Un portrait un peu plan-plan.
Je manque cruellement de connaissances en histoire polonaise, je l'avoue. C'est pourquoi ce biopic m'intéressait doublement. J'avais envie de comprendre comment avait germé la saine colère chez Lech Walesa, comment cet homme du peuple était sorti du rang au nom de la justice. Et j'ai été pas mal déçue... La force ouvrière n'est montrée que de loin et de manière très floue, il aurait été appréciable de développer quelques contrepoints au personnage écrasant de Walesa. Le poids de la grève pour ces travailleurs n'est jamais évoqué, on se focalise bien trop sur le leader à mon goût, ce qui ampute un peu le propos. J'ai trouvé le personnage développé par ailleurs parfaitement antipathique. Toujours bonhomme, opportuniste, prétentieux, égoïste... J'ai eu l'impression de découvrir un type flottant et profitant de sa petite aisance naturelle pour s'attribuer les mérites d'actions aux sources desquelles il n'est pas toujours. Lech mate la police, Lech est la coqueluche des journalistes, Lech donne des leçons aux syndicalistes, Lech refile le sale boulot à sa bobonne et jouit de son image de bon père de famille.
Je dois bien avouer que j'ai aussi été excédée par les nombreuses longueurs du film, qui adopte en plus un fonctionnement répétitif. Il finit en prison, s'implique dans un autre mouvement, met sa femme enceinte, et ainsi de suite. Je n'y ai trouvé aucun dynamisme, aucune émotion, juste un flux d'événements pas vraiment passionnants ou du moins pas montrés comme tels. Le personnage ne doute jamais, il se balade simplement nonchalement avec sa bonne trogne. J'ai vivement souhaité la fin à de nombreuses reprises.
J'ai par contre beaucoup aimé les chansons contestataires qui accompagnaient les images des grèves ou des mouvements de foule. Les intérieurs tristounets servent aussi bien le propos et rajoutent de la morosité au film.