Film Italien, adaptation de la nouvelle Carmen de Prosper Mérimée, dont sera tiré l'opéra du même nom par Georges Bizet. C'est donc un western plutôt atypique même s'il se rattache indéniablement à ce genre par de nombreux éléments. C'est surtout dans sa première partie que le film s'en éloigne le plus, ayant pour cadre un décor de ville espagnol, l'histoire est plus proche de la Bleuette qu'autre chose. Ensuite le métrage se transforme, virant clairement au western, la romance se faisant moins présente pour laisser place à de l'action et à des moments plus tendus. De par l'origine de son récit, l'histoire se montre assez protéiforme évoluant clairement au fil des péripéties, cela peut surprendre un peu au début, mais comme le film se bonifie sur la longueur l'ensemble se laisse regarder. Tina Aumont incarne avec justesse une Carmen entre séduction, innocence et manipulation. Franco Nero semble par contre beaucoup moins à sa place, dans un rôle de jeune premier, vertueux et naïf le personnage cadre beaucoup moins bien à la stature de l'acteur. Klaus Kinsky fait une pige dans le film jouant son éternelle rôle de crapule, l'acteur y apporte toute l'animalité et l’ambiguïté que l'on connaît. La réalisation honnête mais sans plus, avec notamment des scènes d'actions pas toujours lisibles et de nombreux effets de zooms pour dynamiser l'ensemble peu efficace. Un film du vendredi, un western déstabilisant si l'on ne connaît pas l'histoire que l'on va voir. Proposant un personnage de femme plutôt moderne particulièrement intéressant pour l'époque, l'histoire aurait certainement gagné à se focaliser beaucoup plus sur ce personnage. En l'état, c'est du cinéma de quartier très recommandable.