Une ile sans tentations.

Reprenant de manière assez libre le roman éponyme de Jules Verne, ajoutant des monstres pour donner plus de spectaculaire, L'île mystérieuse est ce que j'appelle un divertissement vraiment charmant.
Durant la guerre de Sécession, des soldats de l'Union arrivent à fuir le fort où ils étaient encerclés à l'aide d'un dirigeable, mais le vent va les faire déporter jusqu'à une île inconnue, où ils vont devoir survivre à des monstres bien étranges.

Si on regarde le film, ça n'est pas vraiment parce qu'il est réalisé par Cy Endfield, cinéaste américain exilé en Angleterre à cause du Maccarthysme, mais pour les effets visuels, superbes décors peints, et spéciaux du grand Ray Harryhausen. Dans le bestiaire, on trouve un crabe, une poule, une abeille et un bernard-l’hermite de taille immense, et qui en montrent bien aux films contemporains, car on croit à l'interaction avec les acteurs. Même s'il faut avouer que ceux-ci ne sont pas les meilleurs, et on s'amuse ainsi de la coupe à la banane de Michael Craig ou Herbert Lom, qui joue le capitaine Nemo, ressembler à Paco Rabanne !

Comme souvent dans ces films, il faut avoir un sentiment d'incrédulité quand on voit des coquillages en plastiques assurer un rôle de bouteille d'oxygène, où des rochers en balsa s'écrouler mais malgré tout, le visuel emporte vraiment le morceau, avec en plus la très bonne musique de Bernard Herrmann.
Quand je pense à Ray Harryhausen, j'ai en tête cette merveilleuse projection en salles de Jason et les argonautes en compagnie d'enfants éblouis par ce qu'ils voyaient à l'écran, et je suppose que ça devait être ça aussi pour les jeunes découvrant L'île mystérieuse en 1961 ; quelque chose d'irréel, qui fait appel à l'imaginaire, avec ses monstres fantastiques, et c'est ce qui ressort de ce film encore aujourd'hui.