Un journaliste enquête sur des disparitions mystérieuses de bateaux dans le triangle des Bermudes. Il va être kidnappé par une communauté de pirates coupée du monde et qui n’a pas évoluée depuis le XVIIème s… Le film est complètement foutraque ce qui le rend tout à fait réjouissant. Il s’agit, au départ, de réaliser un blockbuster estival en surfant sur le succès des films « maritimes » : le scénario est de Peter Benchley, romancier spécialiste du genre, devenu célèbre grâce au film de Spielberg, Les dents de la mer, qui est une adaptation d’un de ses livres. Mais le film comporte de multiples aspects « série B », voire « série Z » qui ne cadrent pas du tout avec ce projet de départ. Il commence comme un slasher avec des effets gore assez étonnants, tourne au film d’enquête journalistique, puis au film d’aventure façon « monde perdu ». Il me fait d’ailleurs penser au film de Michael Carreras, Le peuple des abîmes, datant de 1968, et je me demande si Ritchie ne s’en est pas un peu inspiré. Il est louable que le film évite complètement l’opposition assez classique entre « dégénérescence » du monde moderne, et « pureté » de ceux qui ont échappé au progrès : si les américains modernes sont détestables, fascinés par les armes ou touristes crétins ou jeunes richards « hippies » trafiquants de coke, les pirates sont complètements dégénérés, sales, crétins et sadiques ! Le film comporte aussi quelques aspects SM assez inhabituels dans ce type de production : il est assez jouissif de voir Michael Caine promené en laisse par la charmante Angela Punch McGregor pendant presque la moitié du film, après qu’il lui ait été donné comme « esclave sexuel » pour remplacer le mari qu’il a tué ; elle ne se prive d’ailleurs pas de le violer grâce à un baume avec lequel elle masse son sexe, baume qui provoque l’effet que vous pouvez supposer. Ici encore la scène est assez « chaude » et très inhabituelle dans ce genre de production. Mais le summum est atteint dans une scène de torture à la méduse géante, méduse qui va être appliquée sur le sexe de notre « dominatrice », coupable d’avoir laissé fuir son prisonnier : là, on est franchement dans le cinéma bis crapoteux ! Ajoutons quelques invraisemblances et on comprendra pour quoi le film se ramassa en beauté et fut un véritable naufrage (quoi de plus normal pour un film de pirates) financier. Il faut donc féliciter l’éditeur Elephant films de sortir cette curiosité en combo blu-ray / DVD dans une excellente copie. Pour les nancéens, ce combo est disponible à la médiathèque de la manufacture.

Jean-Mariage
7
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le 5 janv. 2020

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Jean-Mariage

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