C'est le troisième film d'Andrzej Zulawski que je vois (après Possession et La fidélité) et je pourrais presque en dire la même chose ; l'image est horrible, ça surjoue sans arrêt et pour exprimer l'amour, il n'est pas nécessaire de gueuler et de hurler comme un taré.

Seulement voilà ; le film est illuminé par une magnifique Romy Schneider, qui fait offre de son âme suppliciée durant le 108 minutes du film. On frôle presque l'impudence morale, mais cette actrice, au demeurant sublime, semble faire sienne de la souffrance de Nadine, son personnage. Il faut avouer que la première scène est magnifique ; ensanglantée, elle tourne un film d'horreur pornographique, et se fait engueuler par la réalisatrice car elle est incapable de dire un "je t'aime". Tout est dit sur la complexité du personnage, qui semble souffrir horriblement de ne pas aimer davantage et de ne pas être davantage reconnue en tant qu'actrice, car son choix vers le porno n'est qu'une issue de secours.
Je n'ai surtout regardé (subi ?) le film que pour Romy Schneider, et à la rigueur Jacques Dutronc, qui campe un personnage touchant, qui révèle sous sa légèreté une profonde blessure affective. Fabio Testi, qui joue l'amant, est assez mauvais, mais ce n'est rien comparé aux autres acteurs, dont Klaus Kinski, qui sont épouvantables !
Il suffit de voir la représentation du Richard III que jouent les acteurs pour comprendre le désastre.
Ajoutez à ça une scène porno, une partouze, consternante, absurde de voyeurisme, où la femme y apparait bafouée en étant zyeutée sous tous les angles, et l'homme reste bien fort.

Comme je le disais, ça a l'air d'être toujours pareil dans les films de Zulawski, en tout cas ceux que j'ai vus, à savoir que c'est toujours moche, toujours à rabaisser les personnages, mais à quoi bon ?
L'adultère n'est-il pas déjà condamnable pour trainer encore plus les personnages dans la boue ?

Sans Schneider, j'aurais sûrement arrêté car, et c'est rare que j'écrive ça, ce film m'a soulé !
Boubakar
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le 30 janv. 2014

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Boubakar

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