Un mariage qui ne tient pas toutes ses promesses

Le début est très encourageant pour une comédie sophistiquée et enlevée qui ne manque pas de sous-texte social percutant. On voit que Joseph L. Mankiewicz est producteur et l'on retrouve un traitement assez intelligent, dynamique et rempli de bons mots : l'introduction est rapide, nerveuse en allant droit à l'essentiel avec des personnages attachants tout en ayant du caractère et des motivations réelles. Les séquences introductives, l'arrivée à la petite gare isolée ou les premiers moments entre Joan Crawford et Franchot Tone sont assez savoureux.
Mais une fois que le film est placé sur les rails, c'est un peu pilotage automatique qui aurait oublié d'alimenter la locomotive en charbon. D'une mise en place brillante, on bascule doucement dans un film conventionnel, prévisible et qui fait beaucoup de surplace. Le dernier tiers en devient atone à force d'étirer chaque séquences pour des enjeux pourtant rapidement identifié.
La fin redresse un peu la barre et évite les pièges de la confession "Capraesque" avec des comportement assez dignes et humains. On retrouve alors la finesse d'écriture d'Arzner et la réaction de Crawford sur sa robe rouge se révèle lucide et touchante, comme sa relation avec la fiancée de Robert Young.
Cependant, je suis pas sûr que Joan Crawford soit vraiment à l'aise dans ce personnage, comme Robert Young un peu fade, loin du charisme de Franchot Tone.


Un peu partagé donc, et surtout frustré.

anthonyplu
5
Écrit par

Créée

le 17 juin 2017

Critique lue 326 fois

2 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 326 fois

2

D'autres avis sur L'inconnue du palace

L'inconnue du palace
YgorParizel
6

Critique de L'inconnue du palace par Ygor Parizel

Une romance sans grande surprise mais aussi sans désenchantement au final, le programme est connu et respecté à la lettre. L'incipit fait un peu penser à Un Fauteuil pour deux voir à Pretty Woman,...

le 16 juil. 2020

L'inconnue du palace
Limguela_Raume
5

L'Inconnu de la saveur

Le premier des talents c’est celui du renoncement. On est aux ordres, ou pas. Triste de voir autant de talents filer à la catastrophe.Typique des films de studio de l’époque : production mainstream...

le 23 oct. 2023

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

11 j'aime

2

The Crossing Part 2
anthonyplu
6

Comment créer une voie d'eau en voulant éviter l'accident

Grosse panique à bord après l'échec cuisant du premier épisode. Pour essayer de ramener le public dans les salles pour ce second opus, le film a été fortement remanié : reshoot et remontage en...

le 5 juil. 2017

9 j'aime