Claude Goretta, qui avait signé une oeuvre subtile et délicate dans la dentelière, avec ses acteurs magistraux, nous donne à voir avec L'invitation une satire bien peu intéressante. Reposant sur les aspects caricaturaux des personnages, il permet de souligner le caractère peu reluisant de chacun d'entre eux lors d'une soirée privée. Cette comédie de moeurs, qui ne se veut ni dangereuse ni dérangeante, nous donne à voir un propriétaire, homme castré par sa mère et engoncé dans son physique peu attrayant, invitant d'autres modestes employés de bureau, se dévergondant plus ou moins par l'alcool et la chaleur.
Qualifiée de comédie dramatique, elle ne provoque aucun rire (les ressorts comiques étant creux), et n'a de dramatique que la vacuité des personnages, comblant leur ennui avec des sottises d'enfants qu'ils érigeront en drame en quittant le dite demeure à la fin du film.
On y attend désespérément l'élément perturbateur, qui n'arrive pas, étant donné que chaque provocation émane des personnages, misant sur le décalage entre leur bureaucratique et leurs mimiques personnelles, qui se confrontent.
La douce satire où les personnages n'offrent que leur comportement sans grand intérêt au service d'une pseudo-dénonciation des moeurs pudibondes, ne me correspond pas.