Un couple idéal... en apparence.

Un jeune journaliste est convié à aller en Allemagne afin d'interviewer chez lui un romancier et son épouse. Si d'apparence, ils ressortent comme un couple aimant, la réalité se trouve derrière cette façade.

Si L'oeil du malin fait partie des premiers films réalisés par Claude Chabrol, il propose aussi comme coscénariste Paul Gégauff, qui va donner une certaine perversité dans ses récits. Ne serait-ce que par ce journaliste, incarné avec fadeur par Jacques Charrier, qui va être comme une sorte de poil à gratter, quand il va découvrir le secret autour de l'épouse jouée par Stéphane Audran. Dans cette mise en scène qui peut faire penser à du Fritz Lang, voire même aux 400 coups de François Truffaut, je trouve que c'est là que le film garde une certaine saveur, aux limites de la perversité à laquelle ce jeune homme va prendre gout.

Mais c'est au prix d'un message bien trop appuyé, où la voix-off de Jacques Charrier est constante pour nous décrire dans un style littéraire ce qu'on voit. Pour en revenir à l'acteur, il faut dire aussi que si on excepte Les tricheurs, il a eu un certain succès grâce à sa liaison avec Brigitte Bardot, car je le trouve transparent au possible. Alors que Stéphane Audran me semble déjà à sa place dans cet univers Chabrolien, notamment quand elle joue avec le mensonge.

D'ailleurs, bien que ce soit assez court, L'oeil du malin sera un échec, et il sortira dans une période plutôt incertaine pour Claude Chabrol, qui sera plutôt à son top à la fin de la décennie des 60's.