Der Medicus est un film finalement assez rare, à ranger dans la même catégorie qu'un Agora. Film fleuve qui se regarde sans ennui, Il pêche cependant au niveau du souffle, peine à laisser son empreinte sur son spectateur, peu concerné par les personnages...


Basé sur le roman Le Médecin D'Ispahan, ce film nous fait suivre la destinée de Rob Cole, apprenti barbier anglais du XIème siècle en quête d'une science médicale ignorée en occident, que seul l'orient lointain, la fabuleuse Perse, peut lui offrir. Il vivrait là-bas un Hakim réputé pour sa science et sa sagesse. Pour le rejoindre, Rob renoncera à sa religion, son reliquat de famille, sa patrie, et embarquera dans un périple où il vivra l'amour et l'horreur...


Je soupçonne l'auteur du livre ayant servi de base au scénario d'être un lecteur assidu des ouvrages de Mika Waltari. On y retrouve tout ce qui fait le succès des ouvrages de ce fabuleux finnois (Disons-le clairement, la première partie est calquée sur Sinouhé l'Egyptien)... Hormis la rigueur historique. Dans ce film, les faits relatés n'ont rien de véridique, vous voilà prévenu. A part ça, romance, voyage initiatique, amitiés compliquées et tourments à grande échelle, tout y est.


Der Medicus ne manque pas d'atouts. Côté casting, on oublie le sosie d'Adrien Grenier dans le rôle titre (Tom Payne) ou la trop effacée Emma Rigby pour apprécier le numéro de Stellan Skarsgård en ouverture, ou le jeu toute en retenue de Ben Kingsley. Si les paysages numériques puent l'incrustation au rabais, inutile de bouder son plaisir devant les décors fourmillant de détails, les costumes crasseux ou clinquants, etc. La musique n'est pas désagréable et globalement, si la réalisation manque de génie, elle évite les fautes de mauvais goût..


Reste le scénario en tant que tel, certainement calé sur celui du livre, d'où un rythme caravanier. Une péripétie s'enchaîne avec une autre, sans autre fil directeur que les personnages récurrents impliqués, qui manquent de corps pour retenir l'attention. Certaines sont réellement captivantes (notamment la fameuse épidémie) mais le tout manque de liant. Encore une fois, on ne s'ennuie pas. Mais c'est tout ce qui entoure l'histoire qui retient l'attention (les diverses méthodes & approches médicales, les intrigues religieuses, etc), et non pas le nœud d'une intrigue lâche.


Der Medicus aurait pu viser bien plus haut, et au vu de son cachet visuel et de son casting, il ne manquait pas d'ambition. Je resterai personnellement un public pour ce genre de films qui ne sont plus légion à présent, il ne faudrait pas éteindre complètement leurs productions en les boudant systématiquement ( a fortiori quand ce sont des productions européennes).

Hypérion
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le 21 juil. 2014

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