Kubrick de béton

Je ne fais absolument pas partie des détracteurs officiels de Kubrick, mais je dois bien avouer être ici particulièrement sceptique. Oh bien sûr, l'œuvre a des qualités à revendre : une bien belle réalisation, certains interprètes judicieusement choisis (c'est pas compliqué en même temps, la plupart sont de vieux routards du film noir), une paire ou deux de très jolies scènes.

Mais il y a tellement d'éléments qui m'ont énervé que je vais les lister tels quels, histoire de ne pas user avec force redondance du terme "lourd" :

-Le scénario, tellement cousu de fil blanc qu'on se doute du dénouement au bout de cinq minutes, pour être sûr de l'avoir deviné un quart d'heure plus tard.
-Un nombre conséquent de personnages insupportables. Une femme fatale laide, vulgaire, transparente, aussi peu crédible en manipulatrice que Robocop en gladiateur dans un peplum. Un mari lâche et cocu, pitoyable à un point qui confine à l'absurde. Un amant viril, avide et imbécile dont le peu d'intérêt propre laisse à penser qu'il n'est qu'un vil artifice narratif. Un autre personnage féminin, la copine du héros cette fois, ridicule de soumission et d'amour inconditionnel (il a un problème avec les gonzesses Kubrick?)
-Des dialogues très oubliables, quand ils ne sont pas simplement mal écrits.
-Une narration certes originale pour l'époque, mais tellement mal maîtrisée que j'aurais préféré que Stan s'en tienne à un classicisme de bon aloi.
-Une voix-off utilisée à fort mauvais escient, alourdissant inutilement l'image et n'enrichissant en aucun cas le propos.
-Un symbolisme et une morale aussi triviaux que pénibles.

Le premier film noir que je n'apprécie pas (j'imagine qu'il en fallait bien un, passé la grosse vingtaine), et c'est un de ceux parmi les mieux notés sur imdb.com.
Comme quoi...