Porteur du titre international de Small, slow but steady (Petite, lente mais constante), La beauté du geste s'inspire de l’autobiographie de Keiko Ogasawara, première femme malentendante à obtenir une licence professionnelle de boxe au Japon. Le sixième long-métrage de Shô Miyake, réalisateur encore inconnu en France, dresse le portrait d'une jeune femme qui ne s'épanouit que dans l'environnement chaleureux du gymnase où elle répète ses gammes, comme une danseuse (l'influence que revendique le cinéaste est celle de Tous en scène de Vincente Minnelli). La beauté du geste ne cherche absolument pas à retrouver la flamboyance habituelle des films de boxe (les combats y ont peu de place) et seul l'inégalable Nous avons gagné ce soir de Robert Wise pourrait être évoqué, de manière lointaine, pour sa tonalité réaliste et mélancolique. Miyake traite le malaise et l'isolement de Keiko dans sa vie quotidienne, au sein du monde des entendants et des bruits de Tokyo, d'une manière sobre, sans chercher à les rendre tragiques ou romanesques. Le film ne fait que suggérer les états d'âme de son héroïne, manque sans doute un peu d'étoffe et d'intensité et frustre quant à la place accordée aux autres personnages, mais le résultat s'avère touchant et sensible, comme une douleur (douceur) sourde. Le jeu remarquable de Yukino Kishii n'est pas pour rien dans l'attachement que Keiko nous inspire au fil des minutes.

Cinephile-doux
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le 21 mai 2023

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