Cette romance canine de Walt Disney, si elle ne fait partie de mes titres préférés, reste un dessin animé de très bonne facture. Le dessin et l’animation, comme toujours, sont extrêmement soignés et l’ensemble est porté par une histoire cohérente où les maîtres sont réduits à des ombres fugitives ou des bouts de corps pour resserrer l’intrigue autour des deux personnages principaux. De cette sympathique histoire à l’eau-de-rose, on retient quelques scènes maîtresses comme le repas chez Tony ou la présence des fourbes félins siamois. Mais les chansons manquent cruellement de diversité et le rythme d’entrain. Il faut dire qu’il n’y a pas ici d’ennemis véritables, sinon quelques malentendus. Les péripéties sont certainement trop simplistes et la dimension épique est réduite à sa portion congrue dans un final pas aussi palpitant que dans d’autres Walt Disney.


Les personnages secondaires, s’ils sont sympathiques comme le vieux César ou Joke, sont également moins marquants que certains autres croisés dans des titres similaires. Par ailleurs, si Clochard ne manque pas de charme, Daisy est une héroïne plutôt fade. La scène dans le zoo, en revanche, est une franche réussite avec un castor terriblement drôle. Cet épisode illustre parfaitement le type de péripéties, à la fois amusantes et enlevées, qui manquent par moments avec des personnages plus typés. On aurait, par ailleurs, apprécié un message un peu moins simpliste que celui qui nous est exposé. Très clairement ici, on déroule une histoire d’amour vraiment superficielle entre deux êtres issus de milieux différents dans un contexte de rêve américain totalement assumé. De fait, le résultat pèche, à mes yeux, par excès de guimauve.


Ne boudons cependant pas notre plaisir devant ce classique qui appartient à la grande période de Walt Disney. Techniquement, c’est vraiment très abouti et l’usage du CinemaScope, qui est une grande première pour la firme, est très bien exploitée. Le ton parfois trop mélo ne parvient pas à gâcher un joli dessin animé qui a, et c’est tout à fait légitime, de très nombreux admirateurs.


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le 24 mai 2022

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