Je suis tombée sur La Disparition de Sidney Hall après avoir vu quelques uns de mes éclaireurs le noter. Curieuse, j'ai cliqué sur ce titre. Et dès que j'ai vu cette affiche (non sans rappeler celle de Into the Wild ) j'ai eu envie de le regarder. Ce gris dominant sur cette image triste et épurée attire l’œil et le ravi, surtout que je ne suis pas insensible aux vieux wagons. On le comprend tout de suite : le film ne sera pas euphorique, même, on sent une certaine mélancolie. Et, après visionnage, on peut le dire, La Disparition de Sidney Hall c'est un plongeon dans la tristesse. Une tristesse nostalgique, celle qui habite certains d'entre nous, mais celle qui est belle, celle qui est construite autour de souvenirs qui font de nous ce que nous sommes.



Le gris de la peine



Sidney est un homme troublé, triste, au vécu difficile. Sa peine est immense et le suit depuis son plus jeune âge. La déambulation de son abattement est constante et gagne de plus en plus de terrain sur sa propre personne. La construction du film est digne de celle de Eternal Sunshine of the Spotless Mind : les souvenirs du jeune écrivain ne sont pas exprimés avec linéarité. On a même du mal à se retrouver dans toutes ces bribes de vie. Certaines nous font sourire, mais, pour la plupart, elles sont moins lumineuses. Toute sa peine est sombre, il est hanté, parfois même, il est pris de crises d'angoisse qui troublent le spectateur. Pour tout le film, Logan Lerman a su me surprendre. Je le considérais avant ça, comme un acteur plutôt médiocre, ni bon ni mauvais. Mais, ici, il montre qu'il est capable de plus même si, visiblement il n'est pas encore à son maximum. Elle Fanning la seconde et dernière personnalité connue du casting se montre, elle, par contre, digne d'elle-même : sensible et délicate mais toujours juste dans sa représentation.



"Éblouie par la nuit à coup de lumières mortelles"



Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui je cite Zaz. Je trouve que sa chanson Éblouie par la nuit est très adaptée à ce que raconte La Disparition de Sidney Hall. Surtout que, finalement, cette œuvre cinématographique est éblouissante. Shawn Christensen émet un travail sur la photographie qui ne peut qu'aveugler et émerveiller à la fois.
Les lumières, nombreuses, colorées sont partout autour de notre Sidney. Quand celui-ci traverse les plus grandes difficultés de sa vie, la lumière l'aveugle, les néons et les LED sont omniprésentes. Lui-même est une "petite lumière" parmi tant d'autres. La beauté de ces images est très agréable à admirer.
Mais ce n'est pas tout. Quand les lumières ne sont pas éclatantes c'est seulement la beauté des plans qui attire nos yeux avides d’esthétisme. Le travail sur la couleur est important : les tons chauds et les tons froids sont souvent en dualité que nul ne peut remporter. Leur combat prend place dans des lieux charmants des USA, filmés avec précision et talent.
Cependant, c'est bien les seules choses qui nous font aimer le film, l'intrigue étant pour le moins banale et la construction des personnage très pauvre.


En fait, La Disparition de Sidney Hall est un beau métrage visuellement, porté par deux bons jeunes acteurs qui racontent la nostalgie avec justesse. Mais, finalement, l'histoire en elle-même n'est pas passionnante.

LapinouBleu
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le 19 juin 2018

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