Trains, Banques, et autres érections de l'Homme !

Drôle, effrayant, licencieux, élégant, époustouflant, en un mot éclectique.


Voilà, Mesdames, Messieurs, ce que je pourrais dire de ce métrage du père de Jurassik Park.
Un film de casse qui multiplie les scènes de suspens haletant en l'agrémentant de toute sorte d'autres scènes.
Terrifiantes, lorsque l'un des protagonistes que nous apprenons à apprécier se change en croque-mitaine, apparaissant dans les brumes des bas-fonds semblable à Jack l'éventreur puis disparaissant le temps d'un hors-champs, avant de poursuivre un malheureux complice qui l'a dénoncé et de surgir derrière lui dans un screamer daté mais tout de même efficace.
Comique, lorsque son non moins sympathique comparse gesticule, grimace en valet, en cadavre, à mi-nu et éternue ou cherche une aiguille dans une botte de foin aux moments décisifs.
Licencieux, lorsqu'à morts couverts, on parle de placements banquiers ou d'"érections" de monuments pour parler de sexe.
A couper le souffle quand on peine avec l'un des cambrioleurs sur les toits du train éponyme entre les cheminées et les ponts, faisant l'aller et le retour.
Vaudevillesque, lorsque la complice féminine doit séduire un vieux barbon en jouant les italiennes ou lorsque, planifiant d'obtenir des confidences sur l'oreiller d'un autre grincheux, le cerveau de l'opération balaye toute objection en déclarant quelque chose comme "Aucun homme n'est intègre à ce point-là".
Gestuel, lorsqu'un rasoir est détourné de son but initial ou lorsqu'un discours horticole se pare d'une gestuelle bien gauloise.
Historique, à contempler ces sublimes décors qui rappellent les meilleurs tableaux de gares et de trains de la Révolution industrielle ! Et cependant très anachronique - seul gros défaut du film - lorsque


les cambrioleurs en quête d'une clef dans une cave obscure s'éclaire à la lampe-torche ... en 1855 !


Un agréable et beau film de casse,donc, servi par un duo excellent et inattendu.
Presque James Bond et Jack Bauer, puisqu'il s'agit d'un Sean Connery barbu mais néanmoins jeune, tombeur et gentleman et d'un Donald Sutherland moustachu mais néanmoins physiquement très proche de son fils, Kiefer Sutherland.
L'un excelle dans le charme, l'autre dans le rire: chacun incarne l'un des ingrédients vedettes du film.
Le duo bénéficie d'un tiers brillant mais peut-être trop en retrait par moments, cantonné bien souvent à un rôle de séductrice peu impliquée dans le casse. Ce qui ne l'empêche pas de livrer une galerie de personae impressionnante. Une Lesley-Anne bien loin d'être Down !


Une pépite à voir.
Une pépite d'or, bien-sûr !

Frenhofer
8
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le 18 déc. 2018

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Frenhofer

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