Un crime dans la tête
Lorsque Brunel, un policier français (Ventura, doit on vraiment préciser qu'il est impeccable ?) exilé à Londres, se voit confier le dossier sur le meurtre du romancier John Morlar (Richard Burton)...
le 24 mai 2010
14 j'aime
1
J'ai revu avec intérêt ce film il y a quelques mois lors de son passage sur les chaînes cinéma, curieux de vérifier si ma première impression lors de sa sortie fin 1978 était encore valide ; même si j'avais dû le revoir entretemps en VHS, quoi qu'il en soit, ça faisait un bail, et en le revoyant, tout me revenait en tête.
Faut dire qu'à 19 ans, j'emmagasinais un paquet de choses, et découvrir la télékinésie, voir qu'un type frappé à mort pouvait encore respirer sur un lit d'hôpital, et voir que son cerveau pouvait déclencher à distance des catastrophes, ça marquait un peu l'esprit, c'était un très curieux sujet à l'époque. En plus voir Lino Ventura dans un environnement anglais (le film étant une co-production franco-britannique), ça aidait aussi à rester dans la mémoire.
Le film se présente comme un thriller fantastique car c'est un étrange mélange de polar londonien, de fantastique ésotérique et de film catastrophe, surtout pour la scène finale plutôt surprenante qui voit s'écrouler la cathédrale de Westminster. La présence de Lino Ventura s'explique aussi parce que son personnage de flic français collabore avec le Yard dans le cadre des échanges internationaux ; le casting est riche car outre la présence de Lino, il y a quand même Richard Burton (même s'il passe les 3/4 du temps allongé sur un lit médicalisé et la tête enroulée de bandages), ainsi que l'Américaine Lee Remick en psychiatre qui cache bien son jeu. Le reste du casting voit un bataillon de bons seconds rôles britanniques, avec Harry Andrews, Jeremy Brett (futur Sherlock Holmes d'une fameuse série TV), Alan Badel, Michael Hordern, Derek Jacobi, Gordon Jackson ou Michael Byrne... on a même Marie-Christine Barrault dans un rôle très court.
L'intrigue est à priori peu crédible, mais elle finit peu à peu par paraître plausible, le réalisateur nous précipite avec un grand sérieux dans cette enquête ténébreuse dont le sujet de base est intéressant. Le petit bémol c'est que la narration n'est pas toujours habile, l'intrigue patine un peu trop avant de se libérer vraiment dans les 20 dernières minutes. Cependant, le réalisateur prend soin de ménager certaines zones d'ombre sur les forces conjuguées de la police et de la médecine où l'on peut laisser vagabonder notre imagination, de même qu'on y décèle par l'entremise de John Morlar, le personnage torturé de Burton, une vision de l'humanité d'une grande noirceur.
La musique participe à une certaine angoisse, l'ambiance british est soignée, il y a quelques petits moments flippants, bref on ne s'ennuie pas malgré les légers défauts évoqués ; on peut aussi regretter que l'association Burton-Ventura ne soit pas pleinement exploitée car ils n'ont pas une vraie scène frontale ensemble.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1970, Les meilleurs films avec Lino Ventura, Les meilleurs films anglais, Les meilleurs films se déroulant à Londres et Les meilleurs films où une ville est à l'honneur
Créée
le 20 avr. 2024
Critique lue 36 fois
13 j'aime
9 commentaires
D'autres avis sur La Grande menace
Lorsque Brunel, un policier français (Ventura, doit on vraiment préciser qu'il est impeccable ?) exilé à Londres, se voit confier le dossier sur le meurtre du romancier John Morlar (Richard Burton)...
le 24 mai 2010
14 j'aime
1
Cela commence comme un polar, avant de basculer dans le fantastique, et de s'achever dans le film catastrophe… Dans cette production franco-britannique, le réalisateur Jack Gold signe un film au...
Par
le 13 janv. 2020
13 j'aime
5
J'ai revu avec intérêt ce film il y a quelques mois lors de son passage sur les chaînes cinéma, curieux de vérifier si ma première impression lors de sa sortie fin 1978 était encore valide ; même si...
Par
le 20 avr. 2024
13 j'aime
9
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
121 j'aime
96
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
95 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 4 déc. 2016
95 j'aime
45