Étrange film que cette Légende de Viy, film de dark fantasy des pays de l'est, au succès russe aussi dingue que son parcours chaotique. Très librement inspiré de la nouvelle éponyme de Nikolay Gogol publiée en 1935, le long-métrage a connu une production hors du commun : des années de développement, un tournage stoppé net à plusieurs reprises à cause de problèmes financiers puis juridiques, retourné quasi-intégralement en 3D en 2011 pour finalement tout défoncer au box-office russe de 2014.


Sorti en France directement en DVD et blu-ray 3D l'année suivante, le film puise autant dans les contes et folklores russes que dans l'imaginaire typiquement occidental avec des influences évidentes à Guillermo del Toro, Tim Burton ou encore Terry Gilliam. Nous suivons donc un explorateur anglais (Jason Flemyng, toujours dans des rôles incongrus celui-là) cherchant à cartographier les pays de l'est inconnus de Grande-Bretagne mais qui se retrouve confronté à des monstres ancestraux dans un village reculé d'Ukraine, gouverné par un prêtre fraichement chrétien. Finalement très simple, l'intrigue s'avère au visionnage assez compliquée à suivre à cause d'un montage mal géré, d'un rythme malheureusement en dents de scie et d'une galerie de personnages mal mis en images.


De héros de pacotille, notre protagoniste principal passe finalement au second plan en se faisant hélas voler la vedette par ces villageois cosaques qui, outre le fait qu'on a bien du mal à les discerner, phagocytent le scénario à grands coups de disputes, de blagues vaseuses et de quêtes parallèles nuisant allègrement au récit initial. Arrivés en fin de bobine, nous nous demandons encore par quoi tout a commencé et pourquoi nous en sommes arrivés là. Pourtant, avec un sens aigu de la mise en scène spectaculaire et une maîtrise surprenante des effets spéciaux mêlant animatroniques, costumes et CGI, le réalisateur Oleg Stepchenko parvient à nous tenir suffisamment en haleine pour passer un plutôt agréable moment, le film étant gorgé de séquences d'action jubilatoires, lisibles et inspirées.


Au final, brouillon dans son ensemble, entremêlant maladroitement deux histoires et à la qualité d'écriture inégale, La Légende Viy n'en demeure pas moins une découverte soignée et intrigante, loin d'être une baffe mémorable mais sans être non plus un nanar russe (le film est pourtant co-produit par Uwe Boll, on a quand même évité le pire).

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le 24 févr. 2020

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