Chronique d'un village sur la ligne de démarcation

Ce film de Claude Chabrol qui a été réalisé en 1966 rassemble une mosaïque de gens représentatifs d'un village situé sur la ligne de démarcation à l'heure allemande.


On y trouve l'ancien combattant qui a perdu une jambe à Verdun (N. Roquevert), des résistants (la comtesse (Jean Seberg), son garde-chasse (Mario David), le médecin (Daniel Gelin), l'instituteur (Jean Yanne), etc ...), l'abominable salaud qui prend prétexte de faire passer la ligne pour vendre des juifs aux allemands (Roger Dumas), le comte, officier blessé en 40 et devenu résigné (Maurice Ronet), le coiffeur, le curé, les parachutistes en cours de transfert, les opérateurs radio clandestins, etc ... face à des allemands dont l'habituel (dans ce type de rôle) (R. Kolldehoff), des policiers gestapistes ou un traitre français.


Les personnages sont très stéréotypés et agissent en fonction.
Le scénario, tiré du roman du Colonel Remy oppose les comportements des bons et des mauvais français. La mise en scène de Claude Chabrol est très efficace pour créer un certain suspense rendant le film somme toute plutôt intéressant.
Tous les grands sujets sont abordés du marché noir à la collaboration, de la résistance officielle (BBC, Londres, les parachutages) à la résistance de tous les jours.
Par contre, le film est malheureusement un peu daté dans la mesure où un certain angélisme pourrait faire croire qu'une majorité de la population était impliquée dans des actes de résistance entre 1940 et 1943, année de la suppression de la ligne. On sait bien aujourd'hui ce qu'il en est vraiment.
On sait aussi que jusque dans les années 70, l'objectif (ou a consigne, je ne sais pas) était de réconcilier les français avec leur passé et donc de les montrer globalement et moralement acceptables hormis bien sûr les collaborateurs et les traitres qui n'étaient qu'une infime minorité. Bien sûr.
Je retiens deux scènes fortes parce que très réjouissantes :
La première est l'exécution du salopard qui a vendu les juifs après les avoir dépouillés.
La deuxième est la sainte colère du bistrot Noel Roquevert face au collaborateur venu aux renseignements pour trouver où se cache l'opérateur radio.

JeanG55
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le 25 févr. 2021

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