http://suspiriaroom.wordpress.com/2012/11/16/la-maison-au-fond-du-parc-1980/
Alex, un loulou garagiste (le jour) criminel (la nuit), qui, en compagnie de son pote Ricky — plus toutou suiveur que véritable ami — s’immisce dans la bergerie. A savoir une maison — que le spectateur est prié de situer, dans son imagination, au fond d’un parc — où une demi-douzaine de jeunes bourgeois se sont donnés rendez-vous pour une petite sauterie. Mais ces derniers n’ont rien de doux agneaux. L’air hautain, antipathiques, disposés à la moquerie facile, ils suscitent difficilement l’empathie. Ils commencent d’ailleurs par s’amuser des piètres qualités de danseur de Ricky, qui est trop naïf pour comprendre l’ironie de leurs cris d’encouragement. Pendant ce temps, Alex s’occupe avec Lisa, qui prend un malin plaisir à l’allumer pour, finalement, le laisser en plan. La frustration sexuelle et les vexations que subit Ricky suffisent à déclencher sa colère. Le spectateur sait, pour avoir vu Alex violer froidement une automobiliste dans la scène d’ouverture, de quoi les jeune homme est capable.
Ruggero Deodato, nous joue alors le couplet de l’affrontement de classes. Les prolos contre les bourges. Les bons bougres contre les fils à papa. S’il n’est pas question de justifier les agissements d’Alex, le réalisateur le dépeint de manière plutôt sympathique, acculé au crime par le mépris, la suffisance et la veulerie affichés par cette jeunesse dorée. Voilà pour les intentions, qui ne seront jamais développées. C’est surtout l’indigence du scénario et du montage qui frappent ici le spectateur. On ne peut non plus s’empêcher de penser que Deodato se soit surtout amusé à mettre en scène ses fantasmes sadiques, car La Maison au fond du parc ressemble davantage à une série rose crachotant quelques relents de soufre, qu’à une oeuvre politique dessinant les contours de la lutte des classes sur un fond de rape-and-revenge. Le twist final, complètement crétin, enfonce le clou dans ce ratage, qui se visionne surtout comme une curiosité.