Dans ce film, des filles sortent du placard. Littéralement.

Lamberto Bava ne possède pas le talent de son illustre papa, Mario ; néanmoins, tout n'est pas à jeter dans ce film où l'on sent l'influence, presque obligatoire, de son père, mais surtout, tant au niveau du visuel que des scènes de meurtres, de Dario Argento.

Reste que La maison de la terreur est un film possédant beaucoup (trop ?) de défauts, à commencer par ses acteurs bas de gamme, avec une petite surprise en la personne de Michele Soavi au casting, futur réalisateur de l'excellent Dellamorte Dellamore. Le héros, à peu près aussi charismatique qu'une palourde sous tranquilisants n'a pas à rougir face au manque de talent certain de la plupart de ses acolytes féminines (mention spéciale à la première victime, absolument ridicule...) mais bon, elles sont agréables à regarder, on reconnaîtra aux italiens de savoir choisir leurs actrices. On passe vite sur le scénario, qui non content d'être d'une simplicité affligeante (bon, je ne suis pas trop regardante à ce niveau là dans ce genre de film) subit également pas mal d'incohérences et d'ellipses temporelles assez peu compréhensibles. Dernière chose qui m'a gêné : des baisses de rythme un peu trop fréquentes pour un film de cette durée, ce qui s'explique surement par le fait qu'au départ ce qu'avait réalisé Bava était destiné à la télévision italienne, qui jugeant l'oeuvre trop violente la refusa ; ce qui obligea le réalisateur à tout (mal) remonter pour le cinéma.

"Tout n'est pas à jeter mais elle ne fait que des proches à ce pauv' petit film qui n'a rien demandé"

J'y viens.

Le manque de moyen dont à été victime le film saute assez vite aux yeux : presque un seul lieu de tournage, la villa (qui est celle du producteur du film), peu de personnages, des effets parfois un peu kitchs... mais je ne trouve pas que cela desserve le film.
Cette villa justement, presque un labyrinthe à cause de sa taille et du nombre important de pièces, constitue un décor idéal pour faire monter la tension. Elle rappelle d'ailleurs beaucoup l'univers de "Ténèbres", d'Argento de par son côté si ancré dans les années 80.

Mais ce qui rappelle le plus Argento, ce sont les meurtres, point fort du film. Là, Bava appâte, crée des ambiances, nous donne les scènes sanglantes que l'on attend en regardant un giallo et, avec le meurtre de la jeune-fille dans la salle de bain, livre une scène... parfaite. Mais oui.
Les autres meurtres ne déméritent pas et ils sont plutôt nombreux et réjouissants, giallo oblige.

Pour finir, la musique, pas mal, qui en tout cas colle parfaitement à ce genre cinématographique et à son époque.

S'il ne devait en rester qu'un ce ne serait pas celui-là, et tant qu'à voir un giallo il y en a de bien meilleurs à visionner avant, mais ce film m'a diverti et en cet après-midi, je n'en demandais pas plus.
Pravda
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le 1 juil. 2013

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