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Bienvenue chez les Hellbillies


This is the house
Come on in
This is the house
Built on sin
This is the house
Nobody lives
This is the house
You get what you give
Yeah Yeah


Les années 70. La Flower Power, la country, le rock psychédélique. Mais pas que. Les valeurs de l'Amérique furent mises à mal dans certains films d'horreur comme "La colline a des yeux" de Wes Craven mais surtout "Massacre à la tronçonneuse", film devenu culte et probablement le meilleur film de Hooper (excepté "Poltergeist" bien que Spielberg lui ai prémâché le travail).


Zombie est un fan de ces années-là, c'est indéniable. Et ça se ressent sur toute la durée du film: le contexte, la bande-son (du Frank Ifield, bon dieu, c'est génial), les références. Ce film fut le tout premier de sir Rob Zombie, un enfant terrible du cinéma. Véritable passionné du cinéma d'horreur depuis toujours, il rendait déja hommage au genre avec son groupe (White Zombie) en 1985 dont il était le leader et dont le nom se référait déja au film White Zombie, un film de 1932 avec Béla Lugosi, en pleine émergence de l'horreur gothique. (Et l'horreur gothique, je peux vous en parler, j'ai écrit un travail de fin d'études et j'ai pas mal à dire sur le sujet. Bref.)


Véritable autodidacte, il se lance en 2003 avec ce métrage, la même année que pour la sortie de Détour Mortel, le remake réussi de Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, et Jeepers Creepers 2 de Victor Salva. Tous des films dont l'intrigue se déroule sur le sol Américain mais qui ont comme caractéristique commune des personnages similaires aux rednecks (Ou Hillbillies, un stéréotype utilisé pour les campagnards ou, "péquenauds" pour être plus insultant). C'est d'ailleurs un trait qu'on retrouvera beaucoup dans les autres films de Zombie: La critique d'une Amérique dite "White Trash".


Il est bon à savoir que "La maison des 1000 morts" est sorti chez nous, francophones, trois ans plus tard après sa sortie Américaine et donc peut-être trop tard. Beaucoup ont dû le trouver banal probablement à cause d'une sortie décalée et tardive quand d'autres fleurons du genre firent leurs apparitions sur nos écrans. Et en l'état, "La maison des 1000 morts" n'est pas une franche réussite.


La première fois que je l'ai vu, j'ai été déçu. La seconde fois, encore plus. La troisième, par contre, ayant été plus indulgent, l'oeuvre est remontée dans mon estime, et la quatrième fois je l'ai enfin apprécié à sa juste valeur. Ce film, selon moi, n'est pas destiné à tous les amateurs du genre mais à une catégorie bien précise. Il est vrai que cette catégorie restreinte semble s'appliquer à ses fans. Or, quand j'ai vu cette curiosité pour la première fois, je ne connaissais pas l'univers de Rob Zombie. Et quand je me suis intéressé à sa musique et au métal en général, mon opinion a changé. C'est peut-être parce que j'apprécie enfin sa musique et son univers décalé que je peux enfin apprécier ses oeuvres audio-visuelles. Mon regard a changé et donc je suis plus indulgent, ou alors je suis simplement subjectif, je ne sais pas. C'est donc pourquoi je vais tenter d'être objectif pour le reste de la critique et d'expliquer pourquoi ce film ne doit pas être considéré comme une immondice.


Avez-vous vu Massacre à la tronçonneuse 2? Moi oui. L'ai-je aimé? Non! Je le déteste. Et pourtant, j'aurai aimé le porter dans mon coeur. L'ambiance est à mille lieues de l'opus original. C'est une suite tardive sans saveur, débile, dont on a extirpé injustement son atmosphère lourde et réaliste au profit d'un humour ringard, de situations bouffonnes, avec des coupes violentes et une fin vite expédiée. Selon Hooper, l'humour du premier a été incompris et c'est pour cette raison que cette suite est plus axée sur l'humour. Bon, l'humour est subjectif , l'humour noir fait souvent grincer des dents, et pourtant c'est une des formes d'humour les plus intelligentes qui existent parce que c'est une forme qui prétend de se moquer d'une personne, d'un groupe, de leur ethnie, de leur religion, de leur intégrité mais qui en réalité les dénonce. L'humour noir sans message derrière n'est pas de l'humour noir, ça ne le réduit qu'à une blague de potache, une vanne douteuse gratuite, bête et méchante.


Pour ma part, "La maison des 1000 morts" est une relecture de "Massacre à la tronçonneuse 2". ça m'avait sauté aux yeux après le visionnage de ce dernier, et même si Wikipédia le dit, il y a effectivement quelques liens. Au niveau des acteurs, Bill Moseley incarne un redneck dégénéré adepte de satan. Moseley jouait un frère de Leatherface dans Massacre 2 (j'abrévie). La famille, on la croirait tout droit sortie d'un Massacre. Le sous-terrain me rappelle celui de Massacre 2. L'humour aussi et le montage me semblent quelque peu similaires.


Pour en revenir vite fait aux acteurs, je mentionnerai Karen Black (Trilogy of Terror, 1975) et sa superbe femme, Sheri Moon. Il a bien raison de la faire tourner dans ses films, c'est un régal pour les yeux! hum. Soit.


L'introduction donne le ton: nous devons d'ores et déja nous attendre à un film déjanté. La première demi-heure est assez divertissante: un groupe de jeunes en manque de fuel s'aventure sur une aire d'autoroute, dans une sorte de pompe à essence reconvertie en musée des horreurs et tenue par le "Capitaine Spaulding", un clown. (Chose amusante dévoilée dans le second opus:


Capitaine Spaulding est un personnage de "Animal Crackers" de Groucho Marx. Zombie, étant un de ses grands fans. )


Après un petit tour dans le train des épouvantes et son lot de frayeurs (ou pas), la route s'achève sur Docteur Satan, un tueur local.


Jusque là, l'ambiance est proche d'un slasher. Mais passé cette amusante demi-heure, nous rentrons enfin dans la "Maison des 1000 morts" et là, le voyage commence à se ternir et le temps à se gâter. Le film commence à sombrer dans le grand-guignol. Assumé, fort heureusement. La structure narrative se dissout au profit d'une succession de situations parfois sans cohérence entre elles et fort décousues avec un ajout de scènes très courtes avec un grain et un jaunissement d'image. J'en retiendrai un meurtre vraiment classe et étonnant sur "I Remember You" de Frank Ifield.


Et puis, on en arrive à la fin. Ouverte mais décevante. Rob Zombie est incontestablement un Bon réalisateur. Il y a pas mal de bonnes idées et de bonnes choses dans son film: L’esthétique, les partis pris, l'amour au genre qui pique au nez, la bande-son. Mais c'est par ailleurs un film moyen. Parce qu'en dépit de se référencer à une époque bien distincte, il en oublie l'essentiel: Raconter une histoire. Parce que sur ce plan, comme je l'ai expliqué plus haut, c'est très ordinaire. Et passé l'introduction, le manège tombe en panne. C'est dommage. C'est à ce moment justement qu'il aurait du être le plus exaltant. C'est banal et classique, c'est trop proche du modèle et ça ne décolle pas vraiment. C'est un film aux nobles intentions qui échoue et se cantonne à être un sous-Massacre et donc un slasher convenu.


Laissez une chance à "La maison des 1000 morts", je ne dirais pas qu'il vaut la peine, il est loin d'être indispensable mais si vous êtes un minimum indulgent ou que vous aimez les 70's, alors prenez la peine de le regarder.


Rob Zombie est un réalisateur décrié, conspué, controversé, et souvent méprisé. Il aura appris de ses erreurs en réalisant deux ans plus tard le formidable "The Devil's Rejects", son chef d'oeuvre. Zombie est le Tarantino de l'horreur, je vous le dis. Et c'est un mec couillu. Il sera même responsable (ou coupable selon certains) d'un remake d'"Halloween" et d'un très injustement descendu par les critiques et les fans "Halloween 2" (et peut-être même meilleur que le remake de Zombie!)


"La maison des 1000 morts" a des qualités mais c'est un produit moyen. C'est à contre-coeur que je lui attribue la moitié mais il ne vaut pas plus, et d'ailleurs, il vaut probalement moins. Et si vous avez déçus par ce métrage, alors laissez-moi vous réconcilier avec le réalisateur en visionnant "The Devil's Rejects" oeuvre autrement plus aboutie et nettement au dessus que cette Maison des 1000 morts.


Et puis c'est quand même vachement mieux que Massacre 2!

Créée

le 3 mai 2016

Critique lue 708 fois

2 j'aime

Quentin Dubois

Écrit par

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2

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