On ne pourra pas dire que je n’avais point réuni toutes les conditions sine qua non à l’appréciation d’un bon film d’horreur. Seule, lumières éteintes, pendule se rapprochant du quadruple zéro et vue de ma fenêtre sur une cave abandonnée où dans la nuit noire ne s’y discerne rien (sachant que la cave joue un rôle important dans ce film, il était utile de le préciser. Peut-être pas en fait), bref, j’y ai mis du mien, allez Fulci : file-moi les chocottes mon Prince !

(20 minutes plus tard)

ZZZzzz…

Bon, j’exagère mais on n’en est pas loin.

En toute franchise, je me suis sérieusement ennuyée pendant une heure en remarquant, certes, le soin apporté à la photographie, en profitant, oui, de la BO collant parfaitement à ce genre de cinéma et en comprenant la démarche de Fulci consistant à donner plus de profondeur à son film qu’à l’accoutumé… C’est bien beau tout ça, mais ce film est foutrement bancal et mou de la rotule.

Fulci, à défaut d’un film mélancolique nous plonge lentement et surement dans un état proche de la léthargie et saupoudre d’un bonne couche de soporifique le peu de scènes de crimes bien roulées qui elles, sont efficaces, gores, ludiques, « Coucou j’vais t’apprendre à rentrer chez moi sans sonner BIM »

Les personnages quant à eux sont d’une bêtise… Abyssale. Tiens ! Retournons dans la cave une dix-huitième fois alors qu’avant et A CHAQUE FOIS la porte se referma à double-tour derrière nous et qu’on passa tout près d’une mort certaine, hein ?! (Donnez-moi mon maillet en mousse que je les martyrise).

A tout cela se rajoute, et j’en ai encore les cheveux qui s’hérissent rien qu’à y repenser, un gamin qui est une publicité sur patte pour la contraception, le genre auquel l’envie vous chatouille les orteils de lui faire un bon croche-patte des familles et, d’façon, je ne pardonne à personne de m’avoir fait ressembler à Desireless.

Reste les dernières vingt minutes. Fulci retourne à ce qu’il fait de mieux : angoissant, malsain et gore, la lutte finale dans cette fichue cave me sortit, enfin, de ma léthargie. Le méchant de l’histoire est magnifiquement spoilé sur l’affiche et c’est dommage car si comme moi vous êtes une distraite ayant égaré ses lunettes dans le frigo et que vous ne l’ayez vu avant le visionnage, son apparition ne manquera pas de vous filer le frisson. Tout le savoir-faire du réalisateur italien est enfin présent, MERCI ! Mais un très bon quart-d ’heure ne rattrape pas tout le reste bien qu’il fasse éviter à la pellicule une note trop basse.

Un dernier sursaut de « c’était pas nécessaire » avec une citation (dont on se demande un peu ce qu’elle fiche ici) de Jeucépluki, le fameux auteur polonais.

A vouloir réaliser une œuvre dans un style qui lui correspond moins, il me semble que ce brave Lucio s’y perdit quelque peu. Dommage. Je lui préfère "Frayeurs" ou "L'éventreur de New York".
Pravda
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le 3 oct. 2013

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