Après "Qu'est-il arrive à Baby Jane", Joan Crawford ne se voit plus proposer que des rôles dans des petites séries B horrifiques ou de science-fiction, et notamment grâce au genre lancé par le film précédemment cité, la hagsploitation (merci "Feud" pour ces explications). C'est ainsi que l'on retrouve ici un film, réalisé par William Castle et sorti en 1964, voulant non seulement surfer sur le succès de "Baby Jane", en en reprenant donc son actrice principale et son sous-genre (consistant donc à mettre en scène des femmes de plus de quarante ans dans des films d'horreur) mais également sur "Psychose" en en reprenant son auteur. Effectivement, Hitchcock a fait une petite révolution dans le genre en 1960 en prouvant notamment que l'horreur n'est pas qu'un genre destiné aux séries B ou Z mais peut être une grosse production, attirant tous les publics possibles, aussi sophistiqués que populaires (même si je simplifie énormément les choses là). Afin de retrouver ce succès ou en tout cas de surfer dessus, les producteurs font donc appel à Robert Bloch pour écrire un nouveau thriller psychologique mais qui joue cette fois beaucoup plus sur des effets racoleurs. En effet, nous ne sommes pas dans l'enquête qui avance pas à pas et qui nous tient en haleine de "Psychose" mais plutôt dans une sorte de pré-slasher dans lequel l'antagoniste tue des gens qui la dérange à la hache. Enfin, surtout vers la fin car nous avons quand même quarante bonnes minutes où il ne se passe pas grand-chose. Enfin si, j'exagère, puisque c'est en réalité la partie la plus intéressante du film ; c'est en effet là que se développe le profil psychologique de l'antagoniste, certes avec peu de subtilité, mais restant plus ou moins efficace.
Mais le problème d'engager Bloch et de vouloir absolument surfer sur "Psychose", c'est qu'on se retrouve avec plus ou moins la même histoire ou du moins le même twist ! Twist que l'on voit d'ailleurs venir d'assez loin dès lors que l'on sait que Bloch est à l'écriture du scénario.
Et c'est assez dommage car on se retrouve avec une fin plutôt grossière, mal amenée et surtout bancale,
qui se voit obliger d'expliquer tous les stratagèmes mis en place par la véritable antagoniste.
"La Meurtrière diabolique" se laisse donc regarder sans trop d'ennui mais reste plutôt faiblard avec ses airs de déjà-vu, par rapport aux autres films du genre de la même époque.