La Meute par Bung

La Meute, c'est l'un des exemples de ce qu'il ne faut pas faire dans un film, surtout lorsque l'on sait qu'il y a beaucoup d'attentes autour. Parce que le petit milieu des films de niche français attend toujours le maître-étalon français qui donnera enfin ses lettres de noblesse aux films d'horreur, d'épouvante, de home invasion, bref ce que faisaient Raimi, Jackson, Hooper et autres Fulci sans forcer leur talent.

Alors que dire ?

Le vieux sage du coin donne un conseil, il n'est pas suivi (logique) et forcément la suite des évènements lui donne raison. Suite à une série de scènes convenues et à l'humour ringard voire stupides (les motards voulant violer Benjamin Biolay...), nous arrivons à cette "course-poursuite" dans un champ avec la fin arrivant par la suite.

Oh, le film finit mal, et en cela, nous pourrions l'apprécier, mais comment se fait-il qu'autant de scènes s'enchaînent de façon aussi molle et de façon aussi stupide ?

Il n'y a pas grand chose à en tirer. Yolande Moreau surnage, le reste des personnages sont caricaturaux (Déquenne en ado bad-ass - sic) ou d'une platitude hallucinante (Biolay...), la direction d'acteur est lamentable (un épisode de l'A-Team est cent fois mieux gérer que cela), la photo est inexistante (le noir est total, et le réalisateur tente de tirer profit de la moindre lumière présente dans le décor. parfois, il est coincé, alors il est dans l'obligation de tirer par les chevaux les évènements pour en créer, comme dans la petite maison en bois dans laquelle une lanterne à huile tombe, avec le feu qui reste circonscrit --- !!!) et les plans sont d'un cliché... Je passe sur un montage foireux (à moins que ce soit ma copie qui le soit), où, pour palier au manque de temps, il est obligé d'opérer un fondu enchaîné avec la même valeur de plan pour permettre à son personnage de terminer son action et de pouvoir donner l'illusion d'un plan séquence.

Il n'y a rien à dire de l'histoire, mis à part les incohérences et les capillotractages. Vide comme le tonneau de cervoise d'un village gaulois après un banquet, il n'est finalement qu'un laborieux enchaînement de scènes convenues par le genre. Aucune profondeur ne se trouve dans les propos du réalisateur.

Le renouveau du cinéma "de genre" français (quelle expression pitoyable) ne passera pas par lui et il échappe de justesse au Potager De La Muerte. Remercions Yolande pour cela.