L'autofiction, littéraire ou cinématographique, a ses limites et même si chercher absolument à vouloir démêler le vrai du fictif peut s'avérer ludique, avec un auteur inspiré. Emmêler les pinceaux narratifs n'est pas nécessairement voué à l'échec mais il faut tout de même quelques aspects clairs, sinon l'exercice devient non seulement narcissique mais aussi et surtout ennuyeux à mourir pour le lecteur ou le spectateur. Ce qui n'est pas loin d'être le cas de La mort du cinéma et de mon père aussi de l'israélien Dani Rosenberg, long-métrage qui semble aller dans toutes les directions, dans un désordre plus ou moins organisé qui laisse pour le moins circonspect. C'est le cas sur la forme avec des images d'archives et de courts-métrages en format VHS qui se mêlent à une réalisation plus classique mais aussi sur le fond, entre le tournage du film du réalisateur avec son père et des images plus documentaires du même homme, qui ne va pas tarder à mourir (dans la vie réelle). Bref, il y a une certaine confusion qui règne et il est bien difficile de se passionner pour tel ou tel aspect du film qui prend une tournure très personnelle et a du mal à avoir valeur universelle, comme c'est certainement son but, ou en tous cas, très israélienne avec la paranoïa ambiante de la société, qui est autrement mieux retranscrite dans d'autres films tournés à Tel Aviv comme le dernier Eytan Fox, Sublet, toujours inédit dans les salles françaises. Faute de repères, La mort du cinéma et de mon père aussi fait se demander si la réalité ne rejoint pas l'affliction.

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le 24 août 2021

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