Rise of the Planets of the Apes avait su créer la surprise en fournissant une histoire dense, imprégnée d'une quête de soi, de rapports filiaux, et mise-en-scène avec grâce et élégance. Ni une ni deux, FOX pose une date pour une suite.
"- 2014 ? Mais on n'aura jamais l'temps ! s'indigne Rupert Wyatt...
- What ?? the Fox says."
Donc Rupert s'en va et entre Matt Reeves. Muni d'un scénario écrit à la va-vite et une tonne d'effets spéciaux à gérer, il va plutôt se concentrer sur ces derniers et offrir au spectateur un spectacle de tous les instants... Tous ? Non, une poignée de minutes résiste encore... Mmh...
A vrai dire je vais pas vous mentir ça fait plus qu'une poignée. Il y a dans ce film deux scènes d'action en tout, et les deux sont complètement pétées ! L'attaque de l'armée de singes la nuit, frontale et stratégiquement stupide est à crever de rire, alors qu'on avait vu les singes utiliser l'environnement à leur avantage dans Rise... Et le combat final, quadrumano à quadrumano ne tient carrément pas ses promesses ( "Il va y avoir une explosion qui va détruire toute la tour !... Ah non en fait ça tient." ) et s'achève sur un meurtre pur et dur alors que Caesar voulait depuis toujours s'élever au-dessus de ce genre de pratiques...
Parce que Dawn... c'est L'Autocratie pour les Nuls. Le méchant singe il voit un dissident, hop ! il le jette dans le vide. Alors que le gentil singe, bon... y voit un dissident... Il le jette dans le vide, mais c'est un bon singe !
En vrai c'est tout le torchon qui serait à réécrire. Depuis le début.
Tout du long, l'"intrigue" n'existe que parce que PERSONNE dans ce foutu film ne communique ni tient compte des rares informations données... Palme d'or aux deux poivrots qui "testent" l'équipement en tirant des heures durant sur une jeep. Ils devraient bien savoir que les singes d'à côté sont intelligents, doués de parole et montent à cheval... Mais nan ils traient Koba comme un clown !
Et au final, c'est un film qui ne sert à rien, vu que le statu-quo est préservé et qu'on termine le film dans le même état qu'on l'a trouvé ( avec gros plan sur les yeux, idée empruntée ironiquement à Twelve Monkeys de Gilliam ) on s'est tapé deux heures de conneries pour des clopinettes !
Voilà ce qui arrive, chère Fox, quand on ne prend pas le temps. On fait du travail de sagouin !
La musique de Giacchino est tout bonnement horrible, du mickey-mousing pompier, grossier, envoyant les cuivres dès qu'un mec passe la moindre porte... Seul rescapé de ce massacre : le vétéran Michael Seresin à la photo. Chapeau l'artiste, et pourtant c'est même pas en scope comme les autres.