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10/06


Je n'ai rien contre Netflix. Je ne cherche pas à regarder ni leurs films, ni leurs séries. Je n'ai pas Netflix et je ne veux pas payer pour un tel service abêtissant.
Des quelques films de production Netflix sur lesquels je suis tombé (en tant qu'amateur de fantastique, d'horreur et un peu de SF), j'ai souvent été déçu. La faute au syndrome du ''concept''.
On sent un jeune réalisateur, souvent scénariste, venir avec une idée géniale mais que le budget Netflix et les méthodes de productions ne permettent pas d'exploiter pleinement.


C'est le cas avec ce film: je ne peux nier le concept qui me semble fort intéressant.
Mais par contre c'est foutrement mal réalisé et mal écrit.


Creusons:


Dans les films de SF, d'horreur ou de fantastique, il importe de rester crédible et cohérent. Le réalisme évidement étant mis de coté puisqu'il s'agit de SF, hé.
La Plateforme n'est pas crédible; 250 à 333 étages de 6mètres de haut= une structure entre 1.5km et 2km. Oui ça fait beaucoup. Admettons que l'essentiel de la structure se trouve sous terre et j'arrête de m'attarder sur ce détail à pisser de rire, car il y a mieux.


La plateforme en elle même, personnage central du film. Qui monte et qui descend par l'opération du Saint Esprit.


Je chipote, je chipote.


Et cette 'administration' qu'on ne voit jamais, si ce n'est en cuisine et avec le personnage de la dame pipi que le ''héros'' rencontre. On ne saura rien du but de celle-ci, mais elle envoie des meurtriers et des types qui veulent juste arrêter de fumer...ok.


Là normalement un spectateur sensé -ce que je ne suis pas du reste- aurait éteins le flux. Mais non, car faut accrocher le spectateur, alors on va mettre du sang, de la crasse, des individus horribles. Ça entretiens l'attention. Et ça marche, évidement.


On me dira qu'il s'agit d'une sympathique allégorie sur la société actuelle; les premiers étages de la plateforme représentant le pouvoir des riches et tout le reste la descente vers l'indigence. Pour moi ça se tiendrait et je trouverais même ça pertinent si il n'y avait pas dans le scénario la volonté d'intégrer de l'aléatoire. En effet les duos de prisonniers tout les mois changent d'étages aléatoirement. Une répartition dans le temps plus égalitaire dirons-nous. Pourquoi pas, mais alors tout le coté allégorique s'effondre sur lui même. Car dans notre réalité; les riches restent riches et gardent le pouvoir, c'est une loi aussi intangible que l'attractivité.
Il y a très peu d'aléatoire, seules les classes les plus pauvres peuvent tomber ou monter.


Comme pour mieux enterrer sa volonté allégorique, le film ne propose aucune mise en scène qui renforcerait son propos (voir des films comme ''Le Procès'' de Welles, qui est un exemple d'allégorie réussie). Il se contente de la plateforme, des plats magnifiques au plus haut, désespérément vides et brisés au plus bas.
La fin tente une ouverture intéressante mais foutraque, entre le désir d'amener un Messie et celui de laisser en suspens la mort du ''héros''.
Le scénario et les propos des personnages sont eux même très terre à terre, déforçant toutes velléités allégoriques.


Non, faut pas s'y tromper. Ce n'est qu'un produit Netflix, vite réalisé, vite consommé et qui tiendra en haleine jusqu'à la prochaine dose de dopamine. Je vous plains.
Le tout n'est pas fondamentalement désagréable, mais un peu vain, trop sérieux et au scénario d'une rare indigence.

Karalabe
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le 11 juin 2021

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Karalabe

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