Difficile de s’attaquer à ce « La plus belle pour aller danser ». D’autant plus que c’est une première œuvre, ce qui devrait invoquer plus de tolérance. Cependant, il est vrai que si le film fait passer un moment sympathique, on ne peut pas dire pour autant que ce soit du très grand cinéma et encore moins du cinéma inoubliable. D’ailleurs, il développe un aspect presque suranné - pour ne pas dire périmé - qui le rapproche des films voire des téléfilms de notre adolescence et de notre enfance. Il y a juste des thématiques qui s’avèrent juste plus contemporaines comme l’homosexualité et l’identité sexuelle de manière plus générale que ces vieilles productions dont on a oublié le nom. Alors, oui c’est mignon, oui c’est plein de bonnes intentions, oui il y a des velléités éducatives et de bonnes notions inclusives et oui on passe un relatif bon moment, mais tout cela reste bien trop gentillet. C’est peut-être plus un film à destination des enfants (les ados de notre époque trouveront cela niais) que des adultes.


Comme c’est un premier film, on sera donc plus tolérant d’autant plus que Victoria Bedos soigne ses images. On peut aussi voir « La plus belle pour aller danser » comme une petite bluette enfantine et estivale destinée à passer un petit moment sympa en famille. Un long-métrage qui ralliera le père, la mère, le frère, la sœur et même les grands-parents de manière certaine sans pour autant en passionner véritablement aucun. L’atmosphère est du même acabit que celle du carton « La famille Bélier » dont Bedos fille était l’une des scénaristes, populaire et bienveillante. Elle, qui est également actrice à ses heures perdues dans des navets tels que « Vicky », peut se targuer d’avoir voulu délivrer une ode à l’adolescence et ses émois mais aussi à la tolérance. À ce niveau, c’est plutôt réussi et bien amené même si tout cela peut nous apparaître bien trop naïf voire idyllique.


Après, il faut réussir à avaler l’énorme postulat de départ qui consiste à croire que personne ne reconnaît la jeune héroïne déguisée en garçon, surtout pour le nouveau de sa classe pour qui elle craque. Si on ne passe pas outre, « La plus belle pour aller danser » paraîtra ridicule et poussif. Cependant, c’est bien passé dans « Madame Doubtfire » pour ne citer qu’une œuvre où le travestissement était la clé du récit (et de manière plus probante). On peut louer le sens du comique de situation à plusieurs reprises mais on déplore que le contexte du film (et ses acteurs) soit pompé sur le récent « Maison de retraite » en moins amusant (et on ne peut pas dire que ce dernier était un must de la comédie). Heureusement les seconds rôles font le job, de Philippe Katerine en papa poule à Pierre Richard en vieux gay blessé. Divertissant mais totalement inoffensif.


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JorikVesperhaven
5

Créée

le 8 nov. 2023

Critique lue 20 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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