Un bandit en fuite est traqué. Le shérif local va le protéger des habitants du village qui veulent sa mort…
On sait qu’Arthur Penn n’aimait pas le film qu’il considérait comme « saboté » par le producteur Sam Spiegel. Ce dernier lui avait interdit de participer au montage qu’il avait confié à des monteurs professionnels. On ne saura jamais ce qu’aurait été le film si Penn avait pu intervenir dans le montage. Sans doute encore meilleur, mais force est de constater que nous avons déjà à faire à un chef d’œuvre.
La poursuite impitoyable nous livre un portrait au vitriol d’une petite bourgade du Sud des Etats-Unis qui devient le symbole d’une société américaine où la bourgeoisie est prête à tout, meurtre compris, pour protéger sa respectabilité et ses privilèges. Bêtise, alcoolisme, possession et usage d’armes à feu, racisme, lynchage, le tableau est d’une noirceur peu commune.
Le film est aussi, dans sa deuxième partie, d’une violence peu commune, montrant comment un banal fait divers va mettre la ville littéralement à feu et à sang. La scène où le shérif lui-même est passé à tabac dans son propre commissariat est d’un réalisme à la limite du soutenable.
Ce portrait au vitriol annonce un deuxième chef d’œuvre : Bonnie et Clyde réalisé l’année suivante.