Papa ? Papa ?

Le monde est gris, le ciel est terne. Tout ce qui vivait semble à présent enseveli sous une épaisse couche de poussières et de cendres. Une vision très pessimiste, sombre et morbide d’un futur ravagé par la troisième guerre mondiale, où le seul vainqueur encore debout semble être la mort.

Un père et son fils errant parmi les décombres avec un seul but : descendre vers le sud, trouver à manger et survivre en évitant tout contact humain susceptible de représenter un danger mortel. En effet, l’apocalypse n’a pas seulement décimé l’espèce humaine, elle l’a aussi réduite au cannibalisme.

Adaptation du roman du même nom de Cormac McCarthy, assez passionnant à lire mais avec un style d’écriture qui risque de rebuter certains. Moins riche que celui-ci forcement, La Route réussit néanmoins à nous faire passer deux bonnes heures de grisaille et de mort très agréables. L’histoire est la plus simple possible, le film se concentrant presque exclusivement sur la relation père-fils – avec tout de même une intrigue antérieure qui joue bien son rôle en étant quand même un peu trop prévisible. Au niveau des acteurs, Viggo Mortensen est parfait en père crasseux veillant sur son fils comme un trésor (« for me it’s a god » dit-il). Kodi Smit-McPhee, l’interprète du jeune garçon nous étonne dans son rôle de gamin innocent à l’esprit résolument adulte parfois, continuant à croire en l’Homme malgré les épreuves qui sera amené à traverser.

Un bon film, pas excellent mais efficace dans son pessimisme et sa façon de nous faire réfléchir sur quel serait notre comportement face à une telle horreur quotidienne. Ne laissez pas une corde à un kilomètre à la ronde, car vous seriez tenté de vous en servir aussitôt le film terminé.