Un scénario rocambolesque pour un téléfilm de luxe qui s’oubliera aussitôt.

Pour sauver son frère, Dennis, d’un gang de prisonniers, Sally, une conductrice de poids lourd accepte à contre coeur de transporter des cargaisons illicites, jusqu’au jour où sa dernière livraison n’est autre qu’une adolescente…


Pour son premier long-métrage, Anna Gutto réalise un road-movie sur fond de trafic sexuel. Il est toujours intéressant de découvrir comment un film change de titre en fonction du pays où il est exploité. Ainsi, “Paradise Highway” change radicalement pour un titre qui sent bon le téléfilm du dimanche après-midi. En dehors de son titre racoleur, La Route de l'enfer (2022) n’a pas grand chose à nous proposer, raison pour laquelle il écope d’une sortie DTV et ce, malgré un casting sympathique.


Le scénario est foutrement rocambolesque et prend une tournure assez surprenante au fil de l’intrigue. On s’étonne notamment de la relation ambiguë entre les deux femmes

(Sally s'apprêtait à remettre Leila à un pédocriminel et cette dernière ne semble absolument pas lui en vouloir, au point de préférer faire le voyage avec elle plutôt que de s’enfuir).


Sur bien des aspects, on devine aisément que c’est une femme qui est derrière la caméra (je ne l’ai découvert qu’à la toute fin du film). Le milieu des routiers, vu par le prisme des femmes, c’est un regard intelligent et assez original pour être souligné. Côté mise en scène, les paysages sont magnifiés grâce au chef op’ norvégien John Christian Rosenlund, cependant, le film aurait clairement pu faire l’impasse sur bon nombre de séquences superflus (une bonne trentaine de minutes). Enfin, côté distribution, il ne faudra pas s’attendre à des miracles, Morgan Freeman fait le minimum syndical en beuglant des “fuck” dès qu’il en a l’occasion (affublé d’un pyjama rayé et d’un Stetson), Frank Grillo apparaît 30 minutes en tout et pour tout, au final, il n’y a que Juliette Binoche qui sauve les meubles (et ose apparaître face caméra de façon naturel et sans maquillage, c’est tout à son honneur).


Bref, un téléfilm de luxe qui s’oubliera aussitôt.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
4
Écrit par

Créée

le 24 mars 2024

Critique lue 12 fois

RENGER

Écrit par

Critique lue 12 fois

D'autres avis sur La Route de l'enfer

La Route de l'enfer
RENGER
4

Un scénario rocambolesque pour un téléfilm de luxe qui s’oubliera aussitôt.

Pour sauver son frère, Dennis, d’un gang de prisonniers, Sally, une conductrice de poids lourd accepte à contre coeur de transporter des cargaisons illicites, jusqu’au jour où sa dernière livraison...

le 24 mars 2024

La Route de l'enfer
Torrente
5

La vieille femme et l'enfant

Premier film d'une réalisatrice norvégienne qui s'était illustrée sur la bonne série Netflix Home for Christmas, voici le prototype typique de road-movie "à l'américaine" d'une réalisatrice...

le 27 août 2022

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24