Un étrange film que voilà !!
Il semblerait que ni le scénariste, ni la production, ni le réalisateur n'ont su choisir quel film ils allaient présenter au public : film de boxe, film de guerre, bluette, mélodrame, comédie musicale, drame spychologique (le très peu crédible trauma du héros) ??
C'est tout çà à la fois et du coup fatalement, çà ne ressemble à rien, ou à pas grand chose de connu.
Il faut bien l'avouer, on est loin des chefs d'oeuvre de Walsh des années 40, de la fantaisie de Gentleman Jim ou de la Charge Fantastique, ou de la noirceur de l'Enfer est à lui.
On est loin des duos flamboyants de Olivia de Haviland et Errol Flynn.
En lieu et place, on a le falot Ralph Meeker, qui ne fera pas oublier Flynn, Bogart ou James Cagney, et Leslie Caron, médiocre actrice et danseuse à peine passable (mais jolies jambes).
De toutes façons, qui a vu quelques films du borgne Raoul sait qu'il est capable du meilleur (les fims sus cités mais aussi La Grande Evasion, la Fille du Désert, ou la Femme à abattre entre autres) comme du plus médiocre ( Les Géants du Ciel, Cheyenne La Blonde et le Shériff).
C'était ainsi, dans le Hollywood des grands studios, même les meilleurs étaient chargés de réaliser des films de commande, et n'y mettait pas toujours le talent dont on les sait capables.
Mais alors, pourquoi sauver ce film, qui part dans tous les sens ??
D'abord pour quelques scènes étonnantes comme ce boxeur qui fuit avant même le début du combat, et qui nous donne envie de savoir pourquoi il craque, même si la révélation finale nous laissera sur notre faim.
Et puis pour quelques acteurs secondaires excellents : le toujours remarquable John Mc Intire, à l'aise dans tous les rôles qu'ils soient sympathiques, comme ici, ou cyniques et méchants (Je suis un Aventurier d'Anthony Mann ou Coup de Fouet en Retour de John Sturges).
Ou encore comme Louis Satchmo Armstrong qui illumine chacune de ses scènes de sa bonhommie tranquille, de sa voix rauque et de sa trompette solaire.
Et puis parfois, le troisième borgne d'Hollywood (après Ford, bien sûr et Fritz Lang, mais avant Nick Ray et André de Toth) nous rappelle qu'il est un bon technicien, à la mise en scène fluide et efficace, même quand elle est au service d'un scénario disparate et inconséquent.
En bref, une curiosité, pour le moins imparfaite, mais qui vaut le détour, malgré tout, pour qui veut comprendre le Hollywood des années 50.