Un film dur et fort sur des femmes dures et fortes

Bonjour les divinités ! Aujourd’hui on va parler d’un film un peu hardcore : la Saison des femmes. Comme son titre l’indique se sera sur des récits de femmes en Inde. Et je vous dirais que ça ne rigole pas. Enfin pas vraiment.



Dans un petit village vivent Rani et Lajjo, deux femmes de la communauté. La première a un fils qu’elle va prochainement marier, la seconde voudrait en avoir et se pense stérile. Bijli, la danseuse, vient d’arriver au village, elle est une très bonne amie de Rani. Ces trois femmes vont raconter à elles seules les conditions de vie, les souffrances et les espoirs d’une génération qui émerge.



Quand tu es une femme occidentale qui regarde ce film, tu as mal dans ton être et ton genre. Malgré une volonté de rester positif, ce film déroule des vies de misère et de soumission à l’autre sexe. La peur de l’homme est palpable et rend sévèrement triste. Heureusement quelques figures masculines sortent un peu de leur enfermement millénaire.


Toutes les règles sont là pour contraindre la femme à n’être qu’un corps pondant, un objet de création de descendance. Le film veut mettre en exergue le conflit entre les anciennes lois et la modernité qui « pervertit » les femmes (elles portent des jeans si elles regardent la télé !). Portées par le fils même de Rani, les anciennes lois leur font la vie dure, chaque écart leur est reproché.


Les trois femmes portent trois histoires différentes mais aucune d’elle n’est enviable. Alors qu’on pourrai croire que Bijli, la danseuse, est plus libre et émancipée que ces deux comparses, on tombe avec elle dans sa condition de marginale, de prostituée et donc de mise à l’écart pour le reste de sa vie. Le film est excellent pour cela. Il arrive à nous montrer les deux côtés de chaque vie.


Mais le film essaye aussi d’être optimiste. La jeune génération est représentée par la (future) épouse du fils de Rani, amoureuse d’un homme qui l’aime ; la femme de Kishan, l’entrepreneur, qui va à l’université et parle couramment anglais. Les trois héroïnes devront faire le choix de rester bloquer dans ces vies de castration ou prendre leur envol à n’importe quel prix. C’est une fiction donc ce n’est surement pas très rose dans la vraie vie mais laissons-nous rêver à leurs libérations.


Et en plus le film est beau, les décors somptueux, les costumes magnifiques et quelques musiques à la fois moderne et traditionnelle. C’est un film bien rythmé et très fourni en péripéties, rebondissements, actions, pas le temps de s’ennuyer ! Tous les acteurs sont touchants, évidement les femmes en premier lieu mais les hommes ne sont pas en reste. Ceux qui jouent les connards (il n’y a pas d’autres mots) sont très/trop convaincants et les autres tout en douceur.


Un film dur et fort sur des femmes dures et fortes. Un film qui touche aux tripes, un film qui rappelle que la libération des femmes n’est pas innée et reste encore à prendre à certains endroits mais aussi chez nous. Car comme le dit Simone de Beauvoir :



« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » (Bonne ambiance)



Gardons espoir qu’un jour le vagin ne soit plus symbole de castration et de faiblesse et portez-vous bien !

SweetBerry
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le 10 mai 2016

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SweetBerry

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