La Salle des profs ne laisse aucun répit. À la croisée du film social et du thriller, İlker Çatak propose une lecture quasi-cauchemardesque des intrications du vivre ensemble, avec une Leonie Benesch remarquable.
Les moyens mis en œuvre pour instaurer une atmosphère si tendue sont communs, ce qui en fait un film « facile » : un montage frénétique et des percussions troublantes qui rythment, et parfois, assomment.
Les sujets sont pluriels, et peut-être trop nombreux. Seulement, ils tendent tous vers une quête de la vérité. Celle-ci est introduite à partir d’une démonstration mathématique. Proposer l’idée selon laquelle 0,9 tendrait vers 1 mais ne serait l’égal de 1 ne peut devenir vérité que lorsque l’on arrive à la démontrer. Elle n’est en rien un axiome par essence. Cette importance de l’affirmation émerge et se matérialise chez chacun des personnages.
Mais la quête est rude et il semble préférable à chacun, face à l’altération ou l’absence de preuves, d’admettre qu’il existe des vérités subjectives. Chaque personnage évolue dans sa propre vérité, entraînant avec lui frustration et impuissance, semant peu à peu le chaos.
Le Rubik's Cube devient alors cette métaphore subtile de la recherche de la vérité. Tout n’est qu’une question de combinaisons pour arriver à l’unique vérité algorithmique. Si les combinaisons d’échecs s’enchaînent, les couleurs se mélangent à nouveau. Il ne reste qu’à poursuivre l’errance, tout en gardant l’espoir de l’issue.