Welles, comment te dire que je t'aime? J'ai vu si peu de tes films (Citizen Kane & The Lady from Shanghai) et aucun ne m'a laissé de marbre, mais là, tu me stupéfais.
Dès le départ, tu m'as envoûté avec ton plan-séquence volatile apportant son petit lot de suspens. Deuxième plan magnifique avec l'effet scénaristique attendu par le spectateur. Et vient, le troisième plan, travelling, juste fameux sur Charlton Heston. Bon, je ne vais pas décrire tous tes plans juste les plus extraordinaires mais sache déjà que tu as assuré avec ton intro. Peu de temps après vient un gros bonhomme pince-sans-rire et méchant avec une contre-plongée plus que significative, bah, je l'aime bien lui. Attends une minute. Ne serait-ce pas toi sous ce vilain monsieur? T'as pris du poids pour le film? À ce point? Sale fou, va.
Le scénario de ton film n'est pas en reste, d'une tension pesante et éclatante sur la fin. En fait, c'est de la folie ton film. Tes cadrages sont fous et ils témoignent d'un travail incroyable. Et tu signes des sacrées scènes, ton petit excès de folie dans l'hôtel avec ces plans renversants (dans tous les sens du terme), Charlton Heston piquant sa "petite" crise dans le bar avec ses plans courts mais intenses et puis la scène de fin magnifiquement menée. En plus, tu agrémentes ton œuvre de petits détails simples mais parfaits (je penserais longtemps à ce doigt accusateur). Qu'en est-il de ton personnage, comment dire? Il m'a ému, ensuite, je l'ai détesté et il était pathétique, ... Je ne savais plus sur quel pied danser et c'était frustrant mais une frustration positive, celle qui t'accroche au film comme jamais te permettant de ne être préparé aux évènements à venir.
Welles, t'es un véritable fou. À la prochaine, mon ami!