Tête d'artichaut et coeur enchaîné
Un Anthony Quinn et une Giulietta Masina bouleversants. Une musique chimérique leitmotiv signée Nino Rota. Une transition en cours, du réalisme nous passons progressivement au fellinisme.
La Strada se détache du néoréalisme de par une parabole appelée "scène du caillou", mais aussi avec ses aspects poétiques, oniriques voire métaphysiques. A l'époque, certains critiques et cinéastes lui en veulent. En effet, Fellini a construit un film d’évasion de la réalité en usant d’un cocktail d’influences et de genres. Assurément, on voyage tout au long du film à bord d’une moto-roulotte, comme dans un vieux road movie. L’onirisme et la poésie laisse une grande place au rêve et à l’émotion. Le côté burlesque et loufoque des personnages donne parfois du comique dans le drame. Il y a aussi une scène qui nous ferait penser à du cinéma d’effroi. Le réalisateur peint en quelque sorte un tableau surréaliste d’une vie mêlée de joie et de tristesse, surtout de tristesse... Un tableau qui délivre un message d’amour à travers les larmes d’un homme.
Chef d'oeuvre.