Un film dans la veine des "trois jours du condor", "les hommes du président", et autres "réflexions filmées" un tantinet subversives de cette époque... Tiré d'un roman de Adam Kennedy qui a lui-même réalisé le script ; on nage dans la théorie du complot du plus haut niveau : l'assassinat de JFK étant encore dans les mémoires. L’œuvre démarre d'ailleurs sur un générique en noir et blanc d'images d'archives commentées par une voix-off invitant le spectateur à ne pas croire tout ce qu'il voit ni tout ce qu'on peut lui dire, surtout si ça vient d'un gouvernement. Vaste programme.


De fait, nous sommes placés rapidement dans le vif du sujet. Tucker, le héros, purge une peine de prison de 15 ans pour l'assassinat de l'amant de sa femme. Ancien héros du Viet-Nam, il est approché par les membres d'une agence gouvernementale - dont on ne dira jamais le nom - pour effectuer un sale boulot dont il ne sait fichtrement rien. En échange, il sera libre, vivra sous une fausse identité et son compte en banque sera bien garni. Il accepte, bien que l'on sente un désaccord de fond et que le film met tous les moyens pour nous présenter le héros comme un homme intègre, solitaire, rusé, qui a sans doute une, voire deux idées derrière la tête... Mais évidemment, rira bien qui rira le dernier. L'Agence gagne toujours.


Très honnêtement, c'est un film médiocre que nous avons là, Hackmann avouera² même l'avoir tourné uniquement que pour l'argent, sans aucune conviction. Le rythme est lent, les niaiseries insupportables (notre dur à cuire passe plus de temps avec sa femme qu'avec un flingue) et les effets de surprises tombent tous à plat, exceptées les cinq dernières minutes. Le film est tout juste sauvé du naufrage par quelques plans forts agréables (au Costa Rica filmé en réalité sur la côte mexicaine) et des prises de vues aériennes époustouflantes. On se console comme on peut.


Dans le même genre, 10 ans plus tard, vous avez exactement ce que ce film aurait dû être avec "Commando" de Mark Lester avec Schwarzenegger. Le héros obligé de faire quelque chose qu'il refusera de faire... Bref, les années 80 c'était vraiment mieux. :p




² Gene Hackman was not proud of his performance in the film, and admitted that he only took the role for the money. [Imdb]

Ramifraise
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le 10 mai 2021

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Ivan Duraive

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