Nous sommes en 1975, Franco vient de mourir. Depuis quelque temps déjà, les Espagnols qui vivent près de la frontière se précipitent dans les cinémas de Biarritz ou de Perpignan pour voir des films pornographiques ou tout simplement érotiques. La chape de plomb de plusieurs siècles de catholicisme, renforcée par trente-cinq ans de dictature, est prête à se fissurer. L'heure n'est certes pas encore aux débridements de la movida madrilène dont témoignera quelques années plus tard le cinéma de Pedro Almodovar, mais Jorge Grau, avec La trastienda, sera le premier à profiter des ouvertures que permet désormais la censure. La trastienda restera en effet dans l'histoire du cinéma espagnol comme le premier film dans lequel on voit une femme nue. La belle Maria José Cantudo y gagnera une renommée nationale.
Le scénario du film est cependant d'une grande banalité : un très catholique chirurgien s'éprend d'une jolie et aguicheuse infirmière au grand dam de son épouse légitime qui n'est pourtant pas elle-même irréprochable (occasion d'une scène réellement sulfureuse). Bref, pas de quoi révolutionner le septième art.
L'action se déroule à Pampelune en pleine feria de San Fermin 1975. Depuis le riau-riau du 6 juillet jusqu'au pobre de mi du 14, l'action dramatique est parfaitement scandée par les différents moments de la fête, ce qui nous vaut, d'un point de vue documentaire, un témoignage remarquablement riche et fidèle sur les fameuses fêtes de la capitale de Navarre.

Guitarrero
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le 9 mai 2020

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