La Vie au ranch par Marc Poteaux
Je ne suis pas croyant. Pas du tout. Mais si je l'étais, je voudrais certainement croire au paradis. Et j'aurais peur de l'enfer. Et si au paradis, on a tout ce qu'on veut, du calme et de la volupté, et que personne ne nous y fait chier, alors "La vie au ranch", c'est l'enfer. Car l'enfer, c'est les autres, et les autres peuplent ce film, l'habitent, l'incarnent. Avant même la première image on en prend plein les oreilles. Des autres qui parlent. Des autres qui rient. Des autres qui ont des conversations insipides. Des autres qui crient, beuglent, vocifèrent, hurlent, et tout ça pour rien, ou pas grand-chose. Et puis, hop, la lumière. Et contre toute attente, ça continue. Les personnages, tous issus d'une jeunesse parisienne dorée qui se cherche et ne trouve que son nombril qui sent la beuh et l'alcool, parlent tous en même temps, et ont une fâcheuse tendance à avoir des têtes à claques. Le film est une succession de beuveries, gueules de bois, scène d'une banalité ou d'une bêtise affligeantes, déboires existentiels à deux balles. J'ai l'impression de regarder "Lol" transposé à l'âge "adulte". Premiere a dit "trash, drôle et émouvant, la révélation française de l'année !". Je crois qu'il ont un peu trop séjourné dans des nombrils aussi... Je me demande encore comment j'ai fait pour tenir les 91 minutes du film. Au secours.