La Vie est (trop) Belle

Qu'on se rassure tout de suite, j'ai aimé le film. Un 7/10 est une très bonne note, je vous l'affirme. Même pour un film qu'une bonne partie des cinéphiles qualifie de chef d'œuvre.
Que cela soit dit.

La Vie est Belle m'a été contée à de maintes reprises. Il m'a été encensé, qualifié de tous les adjectifs mélioratifs possibles et imaginables. C'est peut-être là que l'affaire se corse car je n'y ai vu finalement qu'un bon film, là où d'autres y voient une sorte de miracle.
J'ai beaucoup aimé l'histoire et la psychologie du personnage principal, ratant sa vie magnifiquement pendant que d'autres prennent des trains, les valises pleines. James Stewart est incroyable dans ce rôle, à la fois drôle, touchant et parfois inquiétant. Le reste du casting est également à féliciter.

Sincèrement, pour une grande partie du film, je pense que j'aurais pu largement mettre 8. Mais, comme le dit si bien mon tendre Poupa « C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses ». Et c'est donc à la fin d'un film qu'on peut juger de son entière qualité. Et j'avoue ne pas avoir aimé. Déjà, dès le début, le dialogue entre les petites étoiles angéliques, j'ai tiqué. Ce n'est pas que je déteste les contes de Noël, c'est juste que je les préfère à la sauce Harvey Keitel dans Smoke.

(ATTENTION SPOIL) Ici, l'intervention de l'ange m'a d'abord amusée puis m'a totalement gâché la fin du film. Certes, le fait que George aille jusqu'à imaginer ne jamais être né pour éviter de faire du mal à ceux qu'il aime, c'est superbe, mais pourquoi a-t-il besoin qu'un être magique lui fasse comprendre qu'il est en fait un être précieux ? Cela rend vain tout le début de l'histoire à travers laquelle cet intéressant bonhomme tisse sa personnalité complexe.
Je vais être sans doute rude pour certains, mais s'il avait sauté du pont, au fond, peut-être aurais-je mis 8, car cela aurait eu du sens pour moi. J'avoue être une personne profondément pessimiste donc c'est sans doute pour cela que cette fin m'a abasourdie.
Sans compter la mièvrerie finale absolument hors de propos qui fout tout par terre. J'ai plus baillé que pleuré. En fait, j'ai été déçue que la réalité, la cruauté de l'histoire de cet homme soit balayé d'un revers de main par l'arrivée inopinée d'un ange puis de la ville entière venant offrir des dollars à notre George endetté. Le ridicule de cette scène a totalement décrédibilisé tout ce que je venais de voir. (FIN DU SPOIL)

Heureusement, malgré certaines fois où il m'arrive de penser le contraire, je n'ai pas une mémoire de poisson rouge en mousse et je garde un bon souvenir du reste du film, de sa justesse, son humour, son rythme et l'impertinence qui s'en dégage par endroit.