« Propriété de la Twentieth Century Fox. Ne pas voler. »

Quelle douce ironie que ces deux premiers panneaux d'avertissement avant le tout début d'un film dont le titre est « La voleuse de livres » et qui nous présente une jeune héroïne qui « emprunte » des livres dans une riche demeure sous l'Allemagne nazie. Douce ironie de lire cela juste après la bande annonce des Monuments Men dont l'objectif était de sauver des œuvres d'art de la folie d'Hitler et juste avant d'assister à un autodafé… Douce ironie que ce message d'avocats avant de voir se dérouler une histoire au centre de laquelle se trouve une féroce envie de culture, un message sur l'importance de la création et de la diversité par les mots…

En plus de cela, La voleuse de livres raconte l'histoire d'une jeune orpheline recueillie par une famille profondément humaine sous le régime nazie, humaine par ses convictions et ses actions. Le père s'acquittera d'une vieille dette envers une famille juive, la mère se dévoilera être bien plus tendre qu'il n'y paraissait et la jeune fille saura se montrer honnête et courageuse. Voilà qui résume assez bien la totalité du film qui adopte un ton résolument tendre, presque optimiste s'il n'était pas de temps en temps touché par la noirceur des hommes et de cette époque. Et c'est tout. L'ensemble paraît donc fort simple mais la tendresse est sans doute la chose qu'il souhaitait avant tout mettre en avant. Pour ma part, je ne regrette pas particulièrement ce choix et je l'ai même apprécié. Je suis bon public.

Une seule chose m'a perturbé cependant : la façon dont les langues sont utilisées dans ce film. L'histoire se déroule en Allemagne et quoi que j'ai assisté à la diffusion de la version française, de très nombreuses phrases étaient parsemées d'expressions allemandes. Ce n'est pas réellement gênant pour la compréhension générale comme l'hymne de la chorale ou le discours nazi sont sous-titrés mais j'aurais apprécié connaître le sens des surnoms que se donnent tous les personnages entre eux. Et si ce parti a été pris d'émailler les discussions de mots allemands — y compris dans la version originale — pourquoi tous les livres sont-ils traduits en anglais et les mots écrits aux murs de la cave en anglais également ? Un drôle de choix assurément.
Pour terminer sur les langues, la bande annonce me faisait craindre le pire quant à la synchronisation labiale de la version française. Force a été de constater que le film se porte mieux de ce côté là que l'aperçu auparavant. Tant mieux.

La voleuse de livre n'est pas un film qui brillera réellement par sa réalisation, son scénario ou son jeu d'acteur mais il n'en reste pas moins touchant et agréable à regarder. Il ne fera sans doute jamais parti de ceux que j'aimerais revoir mais je ne suis pas moins heureux de l'avoir vu au moins une fois. Ce n'est pas rien.

Petite interrogation finale sur un choix qui m'échappe. Pourquoi diable avoir choisi la mort comme "narrateur" de ce film ? Cela donne certes un petit style à l'introduction et à la conclusion mais ce n'est vraiment rien de folichon. Alors pourquoi ce drôle de choix ?
KMP
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le 18 févr. 2014

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