Laissez-moi
6
Laissez-moi

Film de Maxime Rappaz (2023)

L'intrigue de Laissez-moi est des plus épurées et n'offre presque rien de plus que ce qui est déjà consigné dans son bref synopsis. Mais ce n'est pas parce que ce premier long-métrage est réalisé par un Suisse, Maxime Rappaz, qu'il est pour autant neutre et dénué d'intérêt. C'est même la routine de son héroïne, une couturière qui s'offre une escapade tous les mardis, qui en fait tout le sel, au même titre que la psychologie de cette mère qui pourrait bien être, ou pas, à un point de bascule de son existence. Le décor est immuable pour les voyages hebdomadaires de cette femme toujours séduisante : les somptueux paysages montagneux du Valais, les vaches dans les prés, un immense barrage et un hôtel international, mais ce qui trotte dans sa tête est à déchiffrer, au-delà des quelques phrases qu'elle prononce, qui ne révèlent rien de sa personnalité profonde. Il n'y a pas d'ennui dans Laissez-moi malgré les effets voulus par la répétition des situations. Et puis, comment trouver le temps long avec la suave, élégante et mystérieuse Jeanne Balibar, au timbre de voix si caractéristique ? Elle tient l'entièreté du film sur ses épaules et assume avec classe le rôle symbolique d'une femme qui doit prendre ce qui sera peut-être la dernière décision importante de sa vie.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2024 en avant-premières et Au fil(m) de 2024

Créée

le 15 oct. 2023

Critique lue 663 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 663 fois

D'autres avis sur Laissez-moi

Laissez-moi
Fenetre_sur_salle
8

Laissez-moi... danser, chanter, en liberté, tout l'été...

Claudine, couturière à domicile, élève seule son enfant handicapé et s'offre chaque mardi une parenthèse dans sa vie de femme isolée, en s'octroyant des escapades dans un hôtel d'altitude où elle...

le 21 mars 2024

Laissez-moi
BiDiOne
8

Enfin une femme qui s’assume…

Jeanne Balibar, nous coupe le souffle, par cette liberté qu’elle assume avec brio…!!!

le 19 mars 2024

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

75 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13