Ooooover the rainbow

Je lis depuis avant plusieurs critiques sur ce court métrage, la chanson est souvent mal passée auprès des auteurs de critiques négatives, beaucoup disent que celle-ci rend notamment le film niais. Certes l'ensemble volait au ras des pâquerettes, mais de là à s'acharner parfois sur cette innoncente musique... En matière de niaiserie, un plus gros point a monopolisé mon attention : Le centre de l'histoire c'est quand même un volcan jabamorphe qui attend son âme soeur et finit par rencontrer un autre volcan avec des cheveux longs. Je n'ai pas besoin de préciser qu'un volcan c'est par définition opposé à tout ce qui est mignon, rigolo, sympathique... Le truc le plus niais dans ce film c'est donc ça, enlevez la musique et ça rend la chose moins mignonne, moins attendrissante, moins poétique.... Le tout a un rendu très enfantin, pourquoi ne faudrait-il pas jouer la carte à fond ? De plus, tout s'accorde sans problème. Alors bon, je me dis que la médiocrité et le caractère très enfantin de ce court-métrage ont encore été exacerbés par la comparaison -inconsciente et involontaire, mais inévitable- avec un film aussi génial que Vice-Versa, brillant de par son habileté à émouvoir et sa capacité typiquement Pixar à traiter des sujets qui nous touchent tous, petits et grands, dans un discours que chacun peut interpréter de la bonne manière avec son niveau de connaissance, qui le suit.
Je ne dirais donc pas que la musique plombe ce petit dessin animé, bien sûr on va pas vous sortir du pink floyd ou du daft punk mais c'est aussi ça le cinéma, la musique est au service de l'image, donc à un niveau similaire. Elle va parfaitement dans le sens du court-métrage.

Notez que je n'aurais certainement pas dit tout cela si j'avais eu un gosse qui avait fredonné ça à côté de moi pendant le trajet de retour à la maison.

Sinon je rejoins quand même ceux disent qu'ils ont puisé toutes leurs idées et épuisé l'intégralité de leur imagination dans leur dernier long-métrage. Mais mince, tout ça pour exploiter le jeu de mot condamnable "i lava you", c'est trop, fallait pas.

(ma piste d'ailleurs c'est qu'ils ont demandé à un stagiaire)

Sinon, que dire, on ne peut pas reprocher grand chose à l'esthétique sinon le visage du volcan masculin, sur qui sa dulcinée volcanique ne risquait pas de se rabattre par embarras du choix, à moins qu'il ne soit là pour nous faire passer un message anti-disney-princesses du genre "les moches et rabougris" ont aussi leur chance, fait presque tache.

Enfin bref, les bonus à la fin de Vice-Versa faisaient un meilleur divertissement que ce court-métrage, au final redondant, simpliste, assez ennuyeux, qui n'a pas vraiment touché ou fait sourire, et aura même eu le malheur d'énerver quelques personnes dans la salle qui croyaient que le cinéma s'était trompé et avait remplacé le film qu'ils allaient voir en famille par cette curiosité, c'est pour dire. Ou peut-être qu'ils étaient juste tendus parce qu'ils avaient des gosses turbulents en fait. Pour ça d'ailleurs, je suis content de faire plus d'1m82, ça m'a permis à moi, asocial que je suis, de jouer la carte à double tranchant du dialogue salvateur :
"oh attendez, je vais m'asseoir deux rangs plus en avant pour ne pas gêner les petits avec ma tête qui dépasse du fauteuil"
"oh merci c'est gentil" répondit la mère.
"je déteste quand des parents foutent leurs gosses juste derrière moi..." pensais-je très fort, quand je m'entendis lui rétorquer "ne vous en faites pas, c'est normal !"
"t'avais qu'à pas aller voir un dessin animé mon couillon" dit une petite voix dans ma tête.

Et c'est sur cette heureuse issue que l'éclairage disparut.