Une Erika Remberg en femme de colonel qui nous évoque une certaine Romy, et un Laurent Terzieff en parachutiste nous rappellent un certain Alain. Le récit d'un flirt impossible, franco-allemand sous l'occupation, que même le metteur en scène, on le sent, a certainement eu du mal à concevoir.
La reconstitution sonne juste ; les Allemands parlent allemand à un tel point qu'il n'y a pas de sous-titrage. Certainement un problème de copie. Soulignons quand même le sentiment d'une époque, une certaine misère de la vie que l'on aperçoit dans le regard surpris de Terzieff, de retour chez lui, face aux victuailles de l'Allemand esseulé, ou encore le point de vue d'un badaud qui passait par là sur l'occupation. Françoise Rosay, en matriarche bretonne, délivre une rigueur sèche à cette veuve qui n'a désormais que son fils.
Il y a aussi le remarquable parcours de Terzieff depuis son parachutage, de son atterrissage jusqu'à l'église où il jouera de l'orgue, presque au même niveau de concision et d'efficacité que dans "Sabotage à Berlin¹".
Quant à la romance, c'est tension sexuelle et compagnie ; on frôlera l'agression, et la véritable union de nos amants des bois n'a deviendra que dans le climax fataliste, dans un quasi-platonisme rarement vu.
¹ "Desperate Journey" est un film de guerre américain réalisé par Raoul Walsh en 1942.