Sur le point d’être exécuté pour avoir tenté de s’évader, un condamné est épargné par le commandant d’un camp de concentration nazi afin de lui servir de partenaire de boxe. Kominek se retrouve rapidement coincé entre ses codétenus qui le jalousent et le despote qu’il doit satisfaire. La caméra met le focus tout au long du métrage sur cette dualité intenable dans lequel est plongé le protagoniste. Celle d’être partagé entre le plaisir d’obtenir quelques privilèges et la peur de faire mal paraître son opposant en le dominant dans le ring. Il encaisse sans répliquer jusqu’à ce que le tyran lui réclame plus d’adversité. Il se met alors plus intensivement à l’entraînement avec en arrière- plan les cheminées des chambres à gaz dégageant la fumée noire de l’atrocité. La destinée macabre de tous ces innocentes victimes de la sauvagerie nazie le poussent à s’entraîner avec l’intention inavouée de les venger via le combat de 10 rounds auquel l’a convié le commandant Kraft. La force du film repose sur cet espoir que l’on crée chez l’auditoire. Celui de voir le haut gradé se faire défoncer. Le spectateur est exaucé. Kominek couche son adversaire et Kraft le libère après s’être raviser de le faire fusiller. Mais le happy end ne durera pas. Lorsqu’il réalise que l’on veut faire passer sa libération pour une évasion pour ainsi justifier l’exécution de ses compatriotes, Kominek rebrousse chemin dans l’espoir de les sauver. Une petite histoire entre deux piètres pugilistes sur une toile de fond immensément humaine qui met en opposition barbarie et solidarité.

Elg
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le 3 nov. 2020

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