Le Cercle des neiges par AntoineRA

J.A. Bayona adapte cette histoire tragique du crash d'avion, en 1972, transportant l'équipe de rugby uruguayenne et ses supporters, dans les sommets enneigés de la cordillère des Andes. Ce qui a défrayé la chronique, c'est plutôt leur instinct de survie qui les a mené à consommer la chair de leurs coéquipiers décédés face à l'absence de secours. Au moins, Bayona attaque rapidement le crash (au bout de 10min) et se gargarise de séquences de la même intensité, voire excès d'exhibition. Dès lors, c'est une survie qui demeure soft, avec rationnement, lutte contre le froid, faux espoirs face aux recherches aériennes, puis l'emprise de la faim et la déchéance des corps qui ont mené au cannibalisme. La charge morale, la fracture psychologique, et la perception du public à leur sauvetage face à cet acte sont plutôt maigrement mises en valeur malgré quelques plans déformés sur les visages. Il faut dire que l'esthétique reste convenue, télévisuelle, et aurait bénéficié d'une atmosphère plus désemparée. Il ne suffit pas de filmer de grandes étendues blanches ; Arctic, avec Mikkelsen, l'avait bien mieux fait ressentir. Le long-métrage n'en reste pas moins poignant, à la fois pour son respect des péripéties, ainsi que pour les victimes. Le montage reste académique, avec une musique bien employée et présente sur les scènes les plus émotionnelles. Cela crée de belles séquences touchantes, d'autant plus que le scénario balance bien les personnages et la situation.