Élémentaire, mon cher Watson !

Disons-le tout de suite, je n'ai jamais été très fan des aventures de Sherlock Holmes même en roman. J'avais lu il y a des lustres "le Chien des Baskerville" (comme tout le monde, je suppose). C'était pas mal sans pour autant avoir été transcendé ou subjugué par l'ouvrage. Puis, il y a quelques années, je m'étais procuré cette version de Terence Fisher. Parmi les dizaines d'adaptations du roman.

J'avais constaté que cette version n'était pas très fidèle au roman (que je n'ai pas complètement relu pour la circonstance). Notamment pour ce qui concernait le personnage de la femme, Cécile. Mais ça, au demeurant, ce n'est peut-être pas si grave. Après tout, le scénariste peut bien imaginer une autre fin du film par rapport au roman en voulant rendre le film plus sombre ou plus inquiétant. Et d'ailleurs, le choix du cinéaste, ici, reste bien dans la tonalité "gothique" du début du film.

Non, ce que je reproche un tantinet au scénario, c'est, par exemple, de ne pas approfondir justement le personnage de Cécile, d'où elle vient, pourquoi cette origine espagnole, … Et puis, le dénouement est torché en quelques mots lapidaires me laissant quand même un peu de frustration.

Des points positifs du film, il y en a, à commencer par cette belle scène d'introduction, superbement bien réalisée avec l'origine de la légende crée par l'ancêtre Sir Hugo.

Un autre point positif, c'est l'entrée en scène du couple légendaire Sherlock Holmes avec son ami Dr Watson. Holmes, pas de doute c'est bien lui, avec sa logique sans faille qui déduit tout et n'importe quoi à partir de rien. Watson, pour une fois, n'est pas le balourd qu'on représente régulièrement et que Holmes prend plaisir à humilier. D'un point de vue casting, c'est Peter Cushing qui interprète le rôle de Sherlock dont le regard inquiétant habituel se transforme ici en un regard incisif et impertinent. Quant au Dr Watson, c'est un certain André Morell qui l'interprète en lui donnant un aspect débonnaire mais attentif de "l'adjoint" efficace de Sherlock Holmes.

Quant au personnage de Baskerville, c'est le très prolifique Christopher Lee qui s'y colle. Avant quelques années plus tard, d'endosser le costume de Sherlock Holmes, himself. Mais quel est le type de personnage que n'a pas interprété Christopher Lee ?

Pour conclure, le film a d'indéniables qualités. N'en ayant vu aucune autre adaptation du roman, je ne saurais dire s'il s'agit de la meilleure ou de la pire. Très probablement, comme d'habitude, on doit trouver mieux et moins bien.

En fait, je me dis toujours que ce genre de film (ou de roman d'ailleurs) ne s'intéresse pas plus que ça à l'enquête ou à l'objet de l'enquête qui devient une sorte de MacGuffin. Ce film est d'abord une mise en scène du détective et du contexte, ici gothique et au milieu d'une lande mystérieuse et dangereuse. Et, là, chose curieuse, alors que j'adhère lorsque Hitchcock (ou d'autres) utilise ce même procédé, ici je n'accroche pas suffisamment au personnage de Sherlock Holmes. Dommage.