Un portrait plein d’auto-dérision du petit milieu artistique parisien !

Après avoir tourné des documentaires dans des commissariats de police et à Sainte-Anne, puis réalisé un premier court-métrage de fiction (Juke-box) sur un chanteur déchu qui s’isole dans son appartement où il essaie de surmonter la panne d’inspiration, Ilan Klipper prolonge ses sillons claustrophiles. Dans ce nouveau huis clos mettant en scène un personnage allégorique de l’état d’errance psychique - consubstantiel pour certains au processus créatif, il offre à Laurent Poitrenaux un rôle en or pour exprimer à loisir toute sa fantaisie. Son personnage d’éternel adulescent, qui peut se permettre grâce à l'aide financière familiale de n’avoir pas les pieds sur terre, est l’archétype d’une génération atteinte du syndrome de Peter Pan, incitée par ses optimistes parents ayant bénéficié des Trente Glorieuses à ne faire dans sa vie que ce qui lui plaisait. Resté coincé au stade du principe de plaisir, en décalage permanent avec les attentes normatives des individus insérés dans la "vie active", Bruno semble ainsi être un portrait plein d’auto-dérision que le petit milieu artistique parisien fait de lui-même. Résistance de la singularité contre l’hyperconformisme ambiant ou dérive égotiste ? Au spectateur d’en juger.

etsecla
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le 6 août 2019

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etsecla

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