N'en déplaise à ce Philistin de Scritch, une nouvelle vision n'y change rien, j'adore ce film...

La vie de Don Ameche raconté par lui-même à la porte de l'enfer me touche toujours autant, voire plus, tellement j'ai l'impression qu'en vieillissant je m'identifie de plus en plus au personnage. Surtout que, depuis la Baronne de minuit, j'ai appris a beaucoup apprécier l'acteur, ce qui n'était pas gagné d'emblée...

J'adore la légèreté des péchés qu'il se reproche, j'adore que l'ensemble ressemble à un conte à regarder un dimanche après-midi sous la neige, j'adore même Gene Tierney qui est pourtant tellement plus jolie en noir et blanc, et j'adore toujours les ellipses de Lubitsch...

Je ne connais pas tant de films que ça qui me font hurler de rire pendant les trois quarts du film et me mouillent les yeux au dernier. Alors, voilà, je comprends très bien que ce film ne plaise pas à tout le monde, mais moi je trouve cette histoire non seulement hilarante, mais aussi particulièrement émouvante et je crois que je ne m'en lasserai jamais...

Autour du couple vedette, les seconds rôles font, comme toujours, des merveilles : Charles Coburn est immense en grand-père du héros, Louis Calhern est coincé à souhait dans le rôle du père, Allyn Jocelyne fait un cousin dégoulinant plus vrai que nature, mais ce sont encore les parents de la belle qui ont ma préférence; Eugene Pallette et Marjorie Main sont tout simplement merveilleux en couple grognon du Kansas, et je n'oublierai pas de sitôt leur petit déjeuner dominical...

Abordant fièrement un technicolor un peu désuet, le film de Lubitsch évite tous les pièges de la reconstitution prestigieuse, se concentrant dans les intérieurs chaleureux des riches familles qu'il présente, et assumant pleinement une absence indécente de problèmes matériels...

Loin de toute autre considération, Le Ciel peut attendre se contente tout simplement d'être une déclaration d'amour aux jolies femmes de la terre, et aux hommes qui les aiment un peu trop.
Torpenn
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le 4 févr. 2012

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Torpenn

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