Le coach
Une bonne petite comédie pour cette rentrée, ça vous dit ? Après le sympathique Pur Week-End avec Kad Merad, Olivier Doran s'intéresse au thème du duo mal assorti, si chère à Francis Veber. Endetté...
Par
le 6 juil. 2014
4 j'aime
Je pensais avoir fait le tour des films sur la drague, mais j’avais jusque là uniquement consulté des listes de recommandations sur des sites Américains, et je me doutais qu’il y avait forcément des œuvres étrangères à avoir été omises. Je suis depuis tombé sur un site français, qui mentionnait Le coach ; un film que je n’aurais, sinon, certainement jamais regardé. Le titre et l’affiche sont trop communs pour rester en tête, le visuel se contente de nous montrer les deux vedettes en train de se marrer devant la tour Eiffel… ça ne nous dit rien sur le sujet du film, d’ailleurs. Et puis, comme beaucoup, je me méfie des comédies françaises, mais pour celle-ci, la bande-annonce a su me convaincre.
Maximilien Chêne est un coach donc… mais coach de quoi ? De rien de précis en fait, il est coach, juste coach, et motive tous types de personnes, issues de n’importe quel milieu, pour qu’ils s’améliorent dans n’importe quel domaine : professionnel, sportif, amoureux, …
Afin de rembourser ses nombreux créanciers, Chêne accepte une mission de taille : pour sauver des milliers de postes, il doit prendre sous son aile Patrick Marmignon, un des directeurs d’une grosse société, qui n’a aucun talent de dirigeant. Mais c’est le neveu du PDG, donc il ne faudrait pas le contrarier… d’où le fait que le coach doive agir à l’insu de son coaché.
Chêne doit se faire passer pour un sous-fifre, et se voit refiler les taches ingrates d’un stagiaire, alors qu’il est censé s’occuper de son boss, qui se fait marcher dessus par ses autres subalternes.
Le but de la démarche au final, c’est de faire signer un contrat important avec des businessmen chinois, mais cet enjeu, comme tous les autres dans le film, laissent indifférents. Les scènes de réunion avec les asiatiques, c’est n’importe quoi, les personnages ont une psychologie de gamins. Le fait que Chêne soit endetté ne semble pas avoir tellement de gravité, notamment à cause de l’interprétation trop lisse de Richard Berry.
J’imagine que l’idée était de dépeindre un héros qui garde son sang-froid en toutes circonstances, mais l’acteur ne dégage pas grand chose. On ne le sent pas investi ; rien que dans son pincement répété de l’arrête du nez, comme pour se concentrer, on sent bien qu’il fait ce geste pour imiter vaguement un effort mental, alors que son visage reflète à peine cet état d’esprit.
Par contre, Jean-Paul Rouve est très à l’aise, son air paumé et ses intonations m’ont amusé, même à partir de répliques ordinaires.
C’est pratiquement le seul acteur vraiment convaincant.
Heureusement qu’il y a quelques dialogues bien sentis et des situations cocasses pour tirer le film vers le haut. C’est drôle, même si un brin poussif. Le running gag de Marmignon qui prend Chêne pour un stagiaire devient lourd, et le quiproquo sur l’identité du directeur n’a pas de sens.
Mais même lorsque les scènes me faisaient rire, l’instant d’après je me faisais la remarque que rien n’allait me marquer durablement. Je viens de finir le film et j’aurais déjà bien du mal à raconter un des gags.
Pour ce qui est du coaching, les scénaristes donnent l’impression (l’illusion ?) d’avoir fait quelques recherches rapides sur leur sujet pour donner un minimum de crédit au personnage de Chêne, mais la plupart du temps, le coach dresse un profil ou tire des conclusion du comportement de quelqu’un sans rien expliquer de sa réflexion, ou alors très vaguement. C’est vraiment dommage, ça aurait été intéressant, et aurait fait gagner le film en crédibilité, en étant plus didactique (cf des films comme Roger Dodger, Swingers, …)
La phase de séduction selon Maximilien Chêne se résume à "observation / imitation"… il reproduit les gestes de la femme qu’il aborde, et on est censés croire que ça marche.
La séquence de drague (car en fait, il n’y en a qu’une véritablement) n’est pas convaincante, bon déjà Lanvin n’y croit pas non plus, et le personnage fait une grosse bourde au milieu d’un mensonge déjà gros comme une maison : il parle de l’époque où il était à la fac, puis il sort "un an après, ma femme m’a quitté". Et personne ne tilte.
Autre incohérence de taille, bien plus tard : Chêne qui, en guise de remboursement, refile un chèque... qui a été fait à son nom.
Le fait que le héros donne des conseils aux autres mais ne sait pas gérer sa propre vie aurait pu être intéressant aussi, et bien qu’on souligne l’ironie de la situation, on ne creuse pas davantage le sujet.
Le coach n’est pas déplaisant à regarder, mais ça sera vite oublié.
Créée
le 16 févr. 2017
Critique lue 514 fois
D'autres avis sur Le Coach
Une bonne petite comédie pour cette rentrée, ça vous dit ? Après le sympathique Pur Week-End avec Kad Merad, Olivier Doran s'intéresse au thème du duo mal assorti, si chère à Francis Veber. Endetté...
Par
le 6 juil. 2014
4 j'aime
Le coach est bon par ses dialogues fins, hilarants et au final très bien écrits. Le coach est bon par la performance de Jean-Paul Rouve qui campe un genre de Pignon rappelant fortement les...
le 21 avr. 2014
2 j'aime
Le Coach est avant tout une comédie très bien écrite... Les acteurs sont formidable, tous bien choisis et bien dirigés. Et même si certaine situations sont un peu caricaturale, le film ressemble à du...
Par
le 10 févr. 2013
2 j'aime
Du même critique
Spoilers ahead. Je suis du genre à me méfier des séries qui font le buzz ; ce n'est que lorsque l'enthousiasme des débuts retombe et que les avis sont plus variés qu'on peut se faire une meilleure...
Par
le 23 août 2016
54 j'aime
3
En dépit de tout le bien que je lisais ou entendais de toutes parts sur la série, c’est suite à la lecture, il y a presque deux ans, de la fameuse lettre totalement élogieuse d’Anthony Hopkins...
Par
le 18 juil. 2015
54 j'aime
61
"Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole", voilà un titre plutôt "connu", mais si insolite que beaucoup doivent ignorer que ce film existe vraiment. Encore moins nombreux sont ceux qui...
Par
le 22 févr. 2015
51 j'aime
12