Le Cobaye
5.3
Le Cobaye

Film de Brett Leonard (1992)

Avant de devenir Mr Bond, Pierce Brosnan a galéré, comme bon nombre d'acteurs à leurs débuts. Pas étonnant donc qu'on voit des stars confirmées aujourd'hui dans des navets d'hier. Pourtant, Le Cobaye a quelque chose de plus que ce que l'on pourrait s'imaginer. Bon déjà ce n'est pas tiré d'une nouvelle de Stephen King contrairement à ce que certains producteurs de l'époque ont voulu faire croire (ce qui leur aura valu un procès de l'écrivain), et ça c'est déjà pas mal!

La mise en scène n'est vraiment pas géniale. Souvent , les plans sont aussi recherchés que dans un téléfilm du dimanche après midi. Les effets spéciaux ont vraiment très mal vieilli; à l'époque, bien sûr, ça devait être le top, mais comme tous les effets spéciaux numériques, ils traversent difficilement le temps. Le montage peine à donner un rythme au film: c'est lent et mou, on souffle péniblement attendant de voir une scène qui en vaille la peine.

C'est dans le scénario qu'il faut chercher le positif du film. Certes, les dialogues sont souvent stupides, les méchants caricaturaux, les évènements téléphonés; il y a également beaucoup de redites dans l'information délivrée, beaucoup de passages inutiles. Mais la qualité tient dans le synopsis, et non dans son traitement scénaristique: ce sont donc les scénario et mise en scène qui foutent le film en l'air.

Le pitch de base : un scientifique tente de rendre des singes intelligents (tiens, j'ai déjà entendu ça quelque part?), mais après qu'un singe pète les plombs et massacre quelques innocents, le responsable décide d'expérimenter sur... l'attardé qui tond sa pelouse. Précisons qu'à ce stade du film on se demande quel sera le propos du réalisateur par rapport à l'utilisation d'un cobaye malgré lui qui est humain et demeuré de surcroît; arrivé au générique, on est un peu rassuré. L e problème c'est que Pierce, le scientifique (pas le demeuré hein!) ne gère pas bien ça et lui en file trop d'un coup car comme il dit de l'autre "son cerveau est comme une éponge". Résultat, le petit jardinier se retrouve avec un intellect incomparable derrière sa tondeuse, mais également un sérieux penchant pour la bad ass attitude (bah oui, depuis qu'il est intelligent, il sait se servir de ses muscles, il s'est rendu compte qu'en se paignant un peu il était hyper canon et enfin il a acquis des pouvoirs psychiques le rendant invincible (quel nerd ne se croit pas invincible une fois branché sur la toile?) Le procédé pour arriver à un tel miracle tient d'un produit qui stimule le cerveau combiné à un programme virtuel qui regroupe tous les enseignements du monde. Car oui, la critique première du film, avant l'exploitation des plus faibles, c'est bien les dangers d'un monde virtuel en pleine expansion déjà en 1994; peur fondée puisque finalement les ado d'aujourd'hui ne sont pas loin du discours tenu à l'époque.

Les critiques sont multiples, et sincèrement, si la mise en scène et le traitement dut scénario avaient été conçu avec un peu plus de jugeotte nous aurions pu avoir là un film culte. Même Pierce Brosnan convainc en scientifique obsédé par sa création.

Autre idée intéressante: rapprocher de cette idée de virtualité, celle de la religion. Hélas, cette dernière est à peine exploitée alors qu'elle poussait la critique un cran plus haut, se risquant ainsi à créer la polémique.

Bref c'est un film qui aurait pu être mieux, dont l'intérêt réside de l'idée de base. Dommage que le film ne tienne pas ses promesses. Il reste de temps à autres des scènes assez fun (celle de la tondeuse sur le père du gosse par exemple... d'ailleurs toute cette séquence compilant les vengeances du jardinier est assez sympa). C'est exactement le genre de film qui mériterait d'être remaké. Il y a des points sombres qui seraient tellement facile à rectifier... puis avec l'avancée des effets spéciaux... A voir.


Fatpooper
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le 25 janv. 2012

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